09/04/2021

Nous ne croyons pas qu'il y a la résurrection

La résurrection de Jésus est ce qui fait de nous des chrétiens. Mais entendons nous bien. La résurrection de Jésus n’est pas une affirmation, une opinion qu’il faudrait tenir pour être chrétien. La résurrection de Jésus est une vie avec Jésus. Il est la résurrection (Jn 11, 25).

On se moque des grandes théories, quand bien même elles seraient vraies, parce que la foi n’est pas une gnose ni la récitation d’un catéchisme. Un catéchisme n’a jamais été chrétien : il ne s’est jamais comporté en samaritain, n’a jamais donné sa vie pour les autres comme Jésus ! On n’est pas chrétien parce qu’on répète les dogmes, adhère aux dogmes chrétiens. D’ailleurs, « vous n’avez pas besoin que l’on vous enseigne » dit la première lettre de Jean (2, 27), faisant écho à la prophétie de l’alliance nouvelle de Jérémie (31, 33-34) : « Je mettrai ma loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son prochain, chacun son frère. »

On est chrétien parce que le nom de Jésus est celui d’une manière de vivre, le nom d’une relation. Le nom de Jésus est une pratique. La foi est acte. Attention ! Pratiquer la foi, ce n’est pas aller à la messe ! Pratiquer la foi, c’est écouter une parole et la mettre en pratique (Mt 7, 24-27). C’est l’amour pour autrui, l’amour pour autrui comme Jésus, à cause de Jésus. Et cet amour pour autrui est vie.

L’amour est vie. Plus que cela, si l’on peut dire, l’amour est résurrection. « Nous savons que nous sommes passé de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères. » (1 Jn 3, 14) L'amour fait vivre de nouveau, il fait revivre, il fait vivre de surcroît. Nous en avons une parabole dans la procréation. Et quelle parabole. Mais il ne faudrait pas réduire l’amour comme don de vie à cette parabole. Il y a bien des procréations qui ne sont pas amour ; il y a bien des occasions de faire vivre, de rendre la vie, d’être rendu à la vie qui ne sont pas procréations. La foi, c’est la conversion de la vie, la conversion à la vie. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10, 10) La surdétermination religieuse de l’évangile, des choses à croire qui feraient les disciples, non seulement ne sont pas la pratique du nom de Jésus, mais détourne de cette pratique, trompe et interdit le chemin de la vie.

Convertissons-nous à la vie, et nous serons disciples. Non une vie spirituelle ! (encore une surdétermination religieuse) car le Verbe s’est fait chair. Convertissons-nous à la vie, ici, dans la chair, maintenant, dans la rencontre avec les autres. « Dieu a tant aimé le monde. » (Jn 3, 16) Convertissons-nous à la vie et la résurrection est à portée de mains. C’est encore la première lettre de Jean : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie ; car la vie s'est manifestée : nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. » (Quelle ouverture et du livre, et de la foi !)

Confesser la résurrection c’est pratiquer l’amour et la vie surgit. Nous ne croyons pas qu’il y a la résurrection. Nous vivons, nous croyons que chaque fois que nous pratiquons l’amour pour autrui, nous éprouvons la puissance de vie, la puissance de résurrection. Chaque fois que nous aimons autrui nous recevons confirmation, assurance, que l’amour pour autrui est vie, donne vie. « Cette assurance est la plus forte. Rien ne pourra nous séparer de l’amitié que Dieu nous porte. » (Cf. Rm 8, 38-39)

Les croyants, les disciples ne sont pas à tenir des propos invérifiables, mais à s’assurer, par la pratique de l’amour pour autrui, que la vie, c’est du solide. Quelle folie, alors que l’on ne cesse de souffrir et de mourir. Nous en sommes assurés par la pratique de l’amour pour autrui et par elle seule. Il est vraisemblable que si nous doutons de la foi, c’est soit que nous avons réduit la foi à un savoir, soit que nous ne pratiquons pas l’amour pour autrui. On ne va à Dieu, à la résurrection qu’il est, qu’en passant par autrui.

 

 

- Tu regardes avec le cœur la misère des Eglises divisées, incapables de se réconcilier. Que ta miséricorde les encourage sur le chemin de la conversion et de l’unité.

- Tu regardes avec le cœur la misère du monde, et nos mains incapables de s’ouvrir pour secourir ceux qui n’en peuvent plus. Que ta miséricorde nous façonne en artisans de justice et de paix.

- Tu regardes avec le cœur la misère de nos cœurs, leur étroitesse, leur sécheresse. Que ta miséricorde nous relève de notre mort pour que nous soyons à notre tour de ceux qui rendent la vie, en abondance.

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