03/08/2021

James Alison, La foi au-delà du ressentiment

J'ai attiré l'attention ailleurs sur le livre de James Alison qui vient d'être traduit en français.
Il me semble important de laisser une trace sur ce blog aussi.

L'échange disponible en ligne n'est pas forcément plus simple que le livre mais constitue une bonne introduction.

Vers la mn 33 James Alison dit :

"C'est un des avantages d'être gay. Cela m'a obligé à faire le deuil des "gloires" de l'Eglise avant [la crise du Covid et ce qu'elle met en évidence pour l'Eglise, la nécessité de tout ré-inventer]. Ceux qui n'ont pas pu trouver Dieu dans la maison avant ont dû commencer à faire quelque chose avant. Mais maintenant, pour nous tous, nous sommes tous orphelins de l'Eglise dont on imaginait faire partie, et nous nous rendons tous compte que c'est tout à recréer, le sens de l'eucharistie, des ministères, de l'évangile, de la prédication, etc. Cela nous incombe, c'est notre responsabilité ; cela veut dire que nous savons que les vieilles recettes, règles, cela ne fonctionne pas bien. De quoi sommes nous capables, surtout sans ressentiment, sans entrer dans des discussions stériles pour ou contre la hiérarchie, pour ou contre l'institution. Il y aura toujours de l'institution, quelque type d'institution. Orphelins de l'Eglise, non du Père. Au contraire, on est en train de naître et renaître comme fils et filles, dans cette situation. C'est un moment très intéressant, mais aussi de grande responsabilité."

C'est sans doute un peu vite dit, surtout si l'on pense que le système est tenu par une majorité de gays. Ce que dit Alison ne fait sens que pour ceux qui ne vivent pas dans le ressentiment face à ce qu'ils sont., la haine d'eux-mêmes, de leur sexualité, et le nécessaire mensonge voire double vie qui en découle.
 
"De tous les mensonges, il n'y en a pas de plus terrible et de plus totalement destructeur de l'être que celui qui nous a dit que nous ne pouvons pas aimer. Que notre amour est maladif, perverti et peut blesser ou dégrader ceux qui en seraient les objets." p. 203

1 commentaire:

  1. Hubert Moreau10/8/21 11:43

    Patrick, j'ai écouté très attentivement la présentation que tu recommandes. C'est en effet très fort et pour moi inattendu ou du moins inentendu. Merci donc pour le conseil.
    L'émotion du musicien-traducteur Guy Périer à la fin de son intervention n'a d'égale que la force de la pensée théologique d'Alison et sa sérénité.
    Il ne convient pas de s'escrimer en vain contre ceux qui tiennent "le système", certes ; mais de là à baisser les bras et laisser faire et dire n'importe quoi tout en s'élevant infiniment plus haut, cela fait un peu politique de la chaise vide au profit d'un trône surplombant. "Ils" seront trop contents qu'on les laissent à leurs petites magouilles cradingues.
    Comme le Très-Haut ne me fait plus vibrer depuis belle lurette (alors que je n'ai jamais tant lu le Premier et le Nouveau Testament), je me réjouis d'entendre dire que l'Homme de Galilée, Jésus le Christ, n'est pas un demi-dieu, que s'il nous conduit à lui il nous conduit au Tout-Homme-Dieu.
    Fastoche ! ... tant qu'il ne s'agit pas de se perdre en servant les autres jusqu'à en être totalement infâme et méprisé. Pour moi donc : impossible, je le reconnais humblement sans en prendre mon parti.

    " L'époque Karol W. alias (St) JP II a été la plus homophobe de toute la vie de l'Eglise.", dixit le document. Cela n'a pas empêché le même d'être de fait misogyne et d'essentialiser les femmes.

    " Le système est tenu par une majorité de gays.", dixit PR. Peu me chaut si c'est l'évangile de JC que cette majorité tente de vivre et annonce urbi et orbi.
    Cela dit, en vivant avec 5000 € par mois d'argent de poche en occupant (seul) un appartement de 250 m2 au centre de Rome et en le faisant rénover à grands frais pour mieux recevoir ... j'ai des doutes.
    J'arrête là, remets l'épée au fourreau puisqu'il est vain de s'escrimer et m'en vais détecter ce qu'il reste en moi de haine de moi-même.

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