25/01/2023

Gaëlle JOSSE, La nuit des pères (roman)

La violence des pères. Dans les prisons, il y a bien quelques mères infanticides ou maltraitantes. Mais on ne compte plus les pères. Les meurtres sur conjointes ne diminuent pas par exemple. Plusieurs de ces hommes condamnent la violence contre ceux de sa famille, mais sont pris dans la contradiction où les placent leurs actes.

Dans le roman de Gaëlle Josse, la violence n’est pas physique. C’est celle de l’ignorance et des cris, de la peur de chaque minute de déclencher un cataclysme parce qu’on aura été milieu du passage ou du regard du père. C’est la quasi impossibilité du père, refilée comme une maladie héréditaire, d’être seulement sensible ; la fuite s’impose qui fait un refuge de l’univers du travail. Et ça bousille des vies, celles des enfants, celle du conjoint, celle du père. L’autrice raconte l’histoire d’un père, mais intitule son texte Nuit des pères.

Il y a-t-il une possibilité de stopper la violence ? Y a-t-il une possibilité de mettre fin à ses conséquences ou au moins de les endiguer ? Dans quelle famille ne se posent ces questions, ou ne devraient-elles se poser ? On apprend la raison de la violence du père. Cela le rend plus humain. Est-ce assez pour comprendre pourquoi il n’a rien fait pour essayer de sortir de sa violence ? Est-ce assez pour pardonner ou se réconcilier ?

Les éditions Noir sur Blanc, Paris 2022

  

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