22/06/2024

Prier pour que Dieu donne des prêtres

 

Julius Schnorr von Carolsfeld (vers 1855), Elie tue les prêtres de Baal.

 

Je suis étonné que tous ceux qui croient que Dieu donne en réponse à la prière ne se rendent pas compte que s'il n'y a plus (ou presque) de personnes pour être prêtre, c'est que Dieu ne veut pas de ce type de prêtres pour aujourd'hui.
Il est sacrilège, si l'on pense que Dieu répond à la prière, de continuer à prier pour obtenir ce que Dieu refuse, sans doute à juste titre, de donner. Puisqu'on est en pleine mythologie (Dieu donnerait des prêtres, et pourquoi pas la paix, ce serait plus utile, non ?) que l'on arrête d'exiger de Dieu ce dont il nous préserve !
La crise de la pédocriminalité du clergé, de la pourriture de la curie ; le fait que les catéchumènes arrivent sans passer par tout ce que l'Eglise déploie d'effort missionnaire, rien de tout cela ne fait réfléchir. Faudra-t-il qu'un prophète Elie tue les prêtres de Baal qui nous invitent à prier pour qu'il y ait des prêtres, afin qu'enfin, les évêques et les autres comprennent ? Peuple à la nuque raide.

21/06/2024

« Seigneur, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ? » (12ème dimanche du temps)


 

A une semaine des élections législatives, nous crions : « Seigneur, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ? »

Espérons-nous qu’il se réveille comme le raconte l’évangile (Mc 4, 35-41) et ordonne aux vents contraires et à la mer démontée : « Silence, tais-toi ! ». N’est-ce pas plutôt à nous qu’il devrait ordonner de garder notre calme. Nous passons avec lui d’une rive à l’autre, nous changeons avec lui d’horizon, cela ne peut que remuer, mortellement. Il s’agit rien moins que de faire mourir l’homme ancien pour que naisse un homme nouveau, une humanité nouvelle, des cieux nouveaux, une terre nouvelle ou germera la justice.

« Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » (Rm 6)

Evidemment, notre mort fait quelque chose au Seigneur, elle le meurtrit et le tue. Il sait que nous sommes perdus, voire que nous nous employons à nous perdre. « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore foi ? »

Hier comme aujourd’hui, le mensonge est partout ; le mal, une bête tapie à notre porte. J’entendais des chrétiens décidés dans leur foi s’interroger : Que se passe-t-il s’il y a à choisir entre RN et LFI ? Mensonge. Il n’y aura pas LFI. Il y aura un front qui se dit populaire et ne se réduit pas à LFI. Nous ne serons pas face à deux extrême à renvoyer dos-à-dos.

Le diable se cache dans les détails. Ainsi le serpent reprenant sournoisement les propos du Seigneur : « Alors Dieu a dit vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin », sous-entendu d’aucun arbre. Eve corrige, si « on peut manger de tous sauf un ». Pourtant, le mal est fait : l’humanité met la main sur tout y compris la Part-Dieu, la part du pauvre, la part de qui n’est pas du coin, exclu.

Il est fort probable que la barque de la République, et avec elle de l’Etat de droit, sombre encore un peu plus dans trois semaines. C’est là que je me mets à espérer un enfer, que payent ceux qui ont conduit à cette situation, à commencer par le Président de la République, non par sa décision de dissoudre l’Assemblée, mais par son humiliation des sans-dents. Dès les gilets jaunes, sa superbe était une insulte, le mépris de qui ne trouvait pas un job à traverser la rue. Chasse aux pauvres qui sont stigmatisés comme profiteurs pendant que les plus riches échappent à l’impôt légalement (il suffit de faire les lois pour eux) ou non.

Depuis des décennies, nous savons que la représentation nationale ne représente pas tout le monde. Qui s’occupe de ceux que personne ne représente ? Ils ont le droit de vote, ils ne se plient plus à l’argument des Messieurs qui parlent bien et savent. Depuis des décennies, pour payer moins, on réduit les services publics et l’on creuse le fossé social. Depuis des décennies, on parque en banlieue ceux dont on ne veut pas, on achète un minimum de paix avec des millions, mais l’on refuse toute mixité sociale. Depuis des décennies, les prisons rassemblent non pas les coupables mais, parmi les coupables, ceux seulement dont ceux qui comptent ne veulent pas. Les autres, on leur trouve toujours une alternative.

Bien sûr que la situation meurtrit le Seigneur, et nos cris, s’il avait besoin d’être réveillé, ne provoqueront pas de miracle, car on n’échappe pas à la mort. Dans le plus noir, une ouverture sur la résurrection sera aperçue par qui pratique la fraternité, une traversée de la mort comme de la mer, pour accéder à l’autre rive. Il n’y aura jamais de politique juste en tout, parce que l’évangile n’est pas sérieux pour qui gouverne, possède, de droite comme de gauche, du centre, d’un extrême ou d’un autre.

Les disciples ne peuvent entrer dans la logique partisane parce qu’aucun parti, même ceux qui ne jouent pas avec le feu, qui ne mettent pas le feu aux poudres de la haine, n’est pratique de l’évangile : la folie de la croix, un monde où tous sont frères, y compris les ennemis ; la miséricorde renverse les puissants de leur trône et renvoie les riches les mains vides. Nous ne le comprenons que trop, nous qui ne sommes que si peu disposés à aimer les ennemis. Nous préférons croire que nous n’en avons pas.

Précisément, l’évangile est affaire de pratique. Là où je vis, avec et auprès de ceux avec qui je vis, trancher : le toujours plus est homicide, en matière de pouvoir et d’argent. Qu’as-tu besoin de tout cela ? Ta vie est-elle dans ce que tu possèdes ? Qu’as-tu à chercher le pouvoir ? Le service est le chemin de la libération, parce qu’en nous faisant frères et sœurs les uns des autres, nous recevons une fraternité où la peur n’a pas de place.

15/06/2024

Après le 9 juin, pour ouvrir une célébration eucharistique

 

Jyoti SAHI, Jesus as Dancer, 1982

Ce que nous nous apprêtons à faire ressemble moins à un rituel religieux ou un acte de dévotion qu'à une action politique.
En effet, l'eucharistie affirme et réalise que tous sont ici frères et sœurs. Il n'y a plus de différence de classes, de niveaux, de genres, d'origines ethniques. Il n'y a que des frères et sœurs. C'est une société nouvelle et différente de celle que nous connaissons et que certains désirent voir radicaliser que nous réclamons autant que nous la construisons.
Faire de la société une fraternité avec tous, voilà ce que signifie et réalise la célébration de la messe. Voilà ce que nous voulons dire à nous-mêmes, et à tous nos concitoyens.
Lorsque l'on a embrassé le lépreux, comme François d'Assise, lorsque l'on entre en fraternité avec les parias, quels qu'ils soient, c'est "la terre nouvelle et les cieux nouveaux où fleurira la justice" (2P 3, 13).

12/06/2024

« Si bien que les oiseaux du ciel font leur nid à son ombre » (11ème dimanche du temps)

Jyoti SAHI, 1986 Sermon sur la Montagne

 

Il y a une semaine, les partis nationalistes, identitaires et xénophobes ont été placés en tête par les citoyens votant avec plus de 35%. Depuis quarante ans, j’entends banaliser le phénomène : ce n’est tout de même pas pire que les communistes ! C’est une défense des petits qui se lèvent le matin pour aller travailler et s’estiment volés par ceux qui profitent d’un système de protection sociale qu’ils dévoient.

Ces élections ont eu lieu à quelques jours des commémorations du débarquement dont c’est cette année le quatre-vingtième anniversaire. Ceux qui sont morts en 44 pour la liberté n’avaient guère plus de vingt ans. Sont-ils morts pour rien ?

Ces élections sont le résultat de discours qui instillent le mensonge. Il n’est pas possible de vivre en 2024, de profiter de la mondialisation, et de vouloir se replier sur un pré-carré à défendre. Le Brexit le montre à l’évidence. Ce n’est pas parce que depuis des années, les gouvernements servent la soupe aux plus riches et stigmatisent les gens simples que la haine des moins chanceux et installés est la solution. Nous ne savons vivre sans la soi-disant déferlante migratoire puisque presque aucun natif ne veut des petits-boulots : aides-soignantes, personnels de restauration, éboueurs, manœuvres et manutentionnaires, surveillants de prison, techniciens de surface, bouchers d’abattoir et j’en passe ; en une proportion considérable, des personnes étrangères ou d’origine étrangère.

Pourtant, combien sont d’origine non-française parmi ceux-mêmes qui gouvernent, Sarkozy, Balladur, Valls, Attal, Dati, Zemmour, Bardella, etc. Qui parmi ceux qui ont donné leur voix à l’extrémisme vit dans les quartiers qui seraient zone de non-droit ? Dans les campagnes de France, là où comme dit l’autre, « la terre ne ment pas », la République doit effectivement regagner du terrain : au chevet de la démocratie malade, les régimes autoritaires se précipitent, mais ce n’est pas pour visiter une malade, c’est pour soutirer l’héritage !

Qui peut croire que l’individu existe sans l’autre, le différent ? Qui peut prétendre accueillir le différent s’il lui impose de renoncer à ses différences pour vivre « comme chez nous » ? Qui peut ignorer que les grandes puissances économiques, Chine, Russie, Etats-Unis et Europe occidentale (plus quelques autres) pillent les pays pauvres et s’étonner que leurs ressortissants viennent là où il y a de l’argent ? Qui peut décemment bafouer les valeurs de l’Occident pour, comble de la contradiction, les défendre, se retirer des traités internationaux, remettre en cause le droit des réfugiés, le droit à la migration. Qu’un riche migre, personne ne s’en inquiète. Qu’un pauvre s’approche, et nous sommes menacés. Il y avait déjà un pauvre Lazare dont les chiens léchaient les plaies ; il y avait déjà la nécessité de faire de Jésus un enfant d’immigré, fuyant la folie meurtrière de qui ne veut pas partager pouvoir, terre, argent.

La France serait menacée par le grand remplacement. Mais ce sont les « Français » qui ne veulent pas de l’évangile, ne sont pas pratiquant de la messe dominicale et plus encore du commandement : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Ils n’ont que faire d’être disciples de Jésus. L’évangile se moque des valeurs y compris chrétiennes : Jésus est mort comme un paria pour s’être rangé parmi les perdants de l’histoire et de la société et les avoir relevés. « Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. ». La fraternité de la devise républicaine est elle aussi subversive ; elle transforme l’égalité en un espace de grâce et non de mérite, de propriété ou d’héritage. Le « moi d’abord » remplace le souci du bien commun, les droits de l’homme et l’évangile.

L’incompétence professionnelle de celui qui a réuni sur son nom le plus de suffrages n’est pas même un handicap. En prétendant nous défendre, nous nous sommes tiré une balle dans le pied, et plaise à Dieu que ce ne soit que dans le pied et non dans le cœur !

Le royaume de Dieu est comparable à la plus petite des semences, graine de moutarde, qui devient la plus grande des plantes potagères (Mc 4, 26-34). Le but de la comparaison n’est pas tant la croissance que l’abri pour toutes sortes d’oiseaux, tous les oiseaux. Non un accueil momentané. Ils nidifient, ils habitent là, ils se reproduisent et deviennent plus nombreux. Les oiseaux du ciel ne sont pas à proprement parler du jardin, ils viennent tous d’ailleurs, du ciel précisément, et squatte la moutarde, s’installent comme des étrangers. Folie du Royaume !

Un arbre comme notre terre, maison commune. Un arbre qui accueille parce que la terre n’est à personne ; elle est à tous. De quel droit c’est « ici chez nous », « chez eux là-bas » ? Qui sont « ils » ? Qui sont « nous » ? Quels sens ont l’utilisation de ces pronoms et les appropriations de terrains ? Le refus de partager, non ce qui est à nous, mais ce que nous dérobons, nous enlaidit, fait de nous des épouvantails, pour faire fuir les oiseaux.

Le vote de dimanche est aussi un non à l’écologie. Au premier degré, il n’y a plus d’oiseaux dans les champs, nous avons tué les insectes à coup de pesticides agricoles et domestiques. Il n’y a plus que nous, et nous mourrons. Ce vote dit « fuck » à la nature comme à l’humanité dans les autres et en nous. Nous avons voté contre la maison commune, cadre de vie et habitants. Et nous voulons nous persuader qu’au contraire nous l’avons défendue ! Avec le fascisme, la vérité est dévaluée, trafiquée. Le mensonge est monnaie courante.

Le goût du mensonge l’emporte sur les saveurs d’un arbre à moutarde. C’est plus incroyable encore que la folie du Royaume. Nous marchons sur la tête. Nous en mourrons juste. Après tout, ce n’est pas grave : ce ne sera pas nous, mais nos enfants, dans quelques générations, ou demain, sur un champ de bataille. Seulement en écrivant et en vivant l’histoire du point du vue des perdants, la paix sera possible.

07/06/2024

Le mal, mektoub, c’est écrit ! (10ème dimanche du temps)

 

Le mal, c’est écrit. Le destin, Dieu l’a voulu ; cette personne meurt à vingt-cinq ans, cette autre est en prison, une troisième souffre de la violence de son conjoint. C’est écrit, et si Dieu n’y est pour rien, il laisse au moins faire. Si Dieu n’y est pour rien, il faut bien que quelqu’un y soit pour quelque chose. Et l’on parle du diable, et l’on invente le diable.

Cela a l’intérêt de rendre raison d’un ordre du monde jusque dans le désordre du mal : cela intègre le mal à l’ordre alors même qu’il est désordre, chaos. Mais, parce qu’ainsi toute chose ainsi trouve sa place, on supporte et accepte son sort. De toute façon, la révolte contre le mal n’est pas plus efficace. Révolté par la mort, la dépendance ou la maladie incurable, par une décision de justice qui, suite à un forfait, vous expédie en prison, révolté, cela ne change rien au mal, ne le fait pas disparaître. Mieux vaut consentir comme les stoïciens à souffrir, à mourir, et rien de mieux pour y parvenir que de se consoler grâce à l’ordre des choses.

Les religions sont très fortes pour raconter la raison du mal, Satan, légendes d’ange de lumière, création de l’homme par du sang de dieu mêlé à de la terre. Ce n’est pas qu’elles ont la réponse au mal, mais qu’elles ne comprennent pas comment un monde si beau, une créature si incroyable que l’homme et la femme, tout cela puisse subir et ourdir le mal.

Mektoub ! disent les musulmans. Les latins parlaient de fatum et les chrétiens de providence. Ainsi, le Dieu qui pourvoit, le Dieu provident, couvre les pires maux de son omniscience et du bon ordre des choses. Et il faudrait croire à un tel Dieu ? En fait, on n’y croit pas. On a juste besoin que les choses se passent dans l’ordre, et l’ordre étant forcément celui de quelqu’un de supérieur puisqu’il échappe à l’humain, on parle de Dieu.

Eh bien, à tout cela, je ne crois pas. Je pense plutôt que se révolter contre le mal est évangélique. Se lever contre le mal est insurrection, résurrection. Et toute la vie de Jésus est insurrection contre le mal, non pour disculper Dieu, qui n’a pas besoin d’avocat, mais pour faire savoir ce qu’il en est de Dieu, sa propre révolte contre le mal, sa propre lutte contre le mal. « Dieu n’a pas fait la mort, il ne prend pas plaisir à la perte des vivants. » (Sg 1, 13) « Prendrais-je plaisir à la mort du méchant - oracle du Seigneur Dieu- et non pas plutôt à le voir renoncer à sa conduite et vivre ? » (Ez 18, 23)

Même le pécheur fait pleurer Dieu, et par le mal commis, et par la peine qu’il subit. Drôle de formule, car y aurait-il quelqu’un à n’être pas pécher ? L’homme et la femme font pleurer Dieu : « j’ai vu la misère de mon peuple ».

Mais alors, si tous seront sauvés, mais alors si tous sont pardonnés, n’est-ce pas plutôt une validation du mal. Cela revient en effet à ce que le mal vaille autant que le bien. Le pire des salauds est-il comme le juste ? Mais pourquoi faudrait-il que le salut de tous signifie la non-prise en compte de la gravité du mal, commis et subi ? Pourquoi un non radical au mal, une dénonciation et une condamnation du mal, un secours des victimes pour les soulager, un accompagnement des coupables pour les rendre à la dignité humaine qu’ils ont bafouée chez leurs victimes et en eux signifierait-il que le méchant est traité comme le juste, le bourreau comme la victime ?

Dieu aime les pécheurs. Et qui pourrait-il aimer d’autre à part la vie en lui ? Dieu aime et cet amour offert est salut, fait vivre. Cet amour est la réplique au mal, non pas réponse, explication, mais régénération. Comme entre nous les humains, et même avec les animaux. L’amour est vie. Et Dieu met le paquet, paye le prix. Plus le pécheur est criminel et exécrable, plus il exècre Dieu, plus il faut la force de l’amour divin pour renverser les si profondes racines du mal et la profusion déversée de poison mortel, meurtrier.

C’est encore le mal que de se comparer, d’être jaloux qu’un plus salaud puisse être lui aussi rendu à la vie. On n’est pas plus vivant de déambuler au milieu de cadavres mais à partager la vie, la faire circuler, la multiplier y compris avec des moribonds infernaux. Plutôt que de nous trouver des excuses parce qu’après-tout il y a pire que nous, on ferait mieux de se poser à la place de la victime. C’est du point de vue des victimes qu’il faut écrire l’histoire, seul lieu à partir duquel stopper le mal et la violence. Dieu se place les massacrés pour que cessent les injustices y compris celles que bien sûr, les vainqueurs taisent.

Il est hors de question de faire vivre la victime dans la proximité de son bourreau. Dieu est à ce point de son côté qu’il ne voit plus aucun des agresseurs. Son amour de l’exploité réduit le mal à néant ; la purification des mauvais est réduction en eux du mal, est une réduction de leur stature. Mais eux aussi, si petits humainement soient-ils, sont appelés avec et pour les autres à « la stature de l’homme parfait, force de l’âge et plénitude du Christ ». (Ep 4, 13)