05/11/2020

La célébration sacramentelle est empêchée, pas l'eucharistie.

Voilà une première semaine d’un confinement à certains égards plus facile à vivre que le précédent, à d’autres plus angoissants : combien de temps cela va-t-il durer ? Combien de fois cela se reproduira-t-il ?

De nouveau fait rage la question du droit à l’eucharistie. Pour ou contre la célébration de la messe pendant le confinement ? Les avis sont partagés et c’est bien légitime. Cette fois les évêques ont saisi la justice. Pourrions-nous au moins, entre disciples, ne pas nous écharper à propos du sacrement de l’unité et de la charité !

Lors du précédent confinement, j’ai célébré la messe chaque jour comme je le fais depuis si longtemps, mais en privé, avec une personne. Quelque chose me semblait ne pas aller. Comme un malaise. Comment célébrer la messe sans la communauté ? Comment communier sans les autres alors que nous communions pour « que nous soyons un seul corps et un seul esprit dans le Christ » ? La messe n’est pas une dévotion personnelle.

Est-ce que ce sera mieux de ne plus célébrer ? Parce que privés comme tous de la célébration, vivrons-nous pour autant plus unis ? Ce n’est pas évident.

Ceci dit, pour combien d’entre nous ces questions font elles sens ?

A ceux d’entre nous qui vivent douloureusement le manque de la communauté et de la table sacramentelle, comme à ceux qui vivent très bien sans messe, y compris en dehors du confinement, puis-je adresser une demande, une prière ? Pouvons-nous chaque jour, pendant le temps que chacun aura décidé, 2 mn ou une demi-heure, nous tenir dans le silence de l’attente, en communion avec tous ? Pouvons-nous exprimer notre merci au Seigneur pour son amour, faire action de grâce (ce que signifie eucharistie), dont nos célébrations ordinaires ne sont que, si l’on peut dire, le sacrement ? Parce que nous le ferons ensemble, nous nous porterons mutuellement dans l’action de grâce. Nous renouvellerons la fraternité.

Les moyens de cet arrêt dans nos vies pour l’action de grâce sont multiples : quelques instants dans l’église du village ou du quartier, un jour une prière, la messe présidée chaque jour par l’évêque, se retirer dans le secret de sa chambre, l’office des heures, le silence de l’oraison, juste un cri vers Dieu "Jésus, fils de David, prends pitié du pécheur que je suis" ou autre, etc.

La célébration sacramentelle est empêchée, mais pas l’action de grâce, pas l’eucharistie. Elle est même notre devoir. L’état d’urgence sanitaire nous permettrait de le découvrir, de nous y entraîner, qu’il aurait été profitable pour notre vie foi ! Quand nous y aurons à nouveau part, le sacrement n’en sera que plus grand. Tantum ergo sacramentum.

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