Célébration pénitentielle, Avent 2017
1 Jn 3, 14-24
Ps 71, Heureux le bâtisseur de la paix
Mc 10, 42-47
Il me semble que si nous venons célébrer le sacrement de la
réconciliation pour nous mettre en paix avec notre conscience, nous sommes à
côté de la plaque. La foi n’est pas là comme un tranquillisant qui permettrait
de dormir en paix ! La paix de notre cœur n’a pas à nous préoccuper, c’est
encore trop narcissique, trop égocentré. Si nous en sommes en paix, que Dieu
nous y garde, sinon, qu’il nous y conduise, mais cela n’a pas à nous
préoccuper. La foi n’est pas un adjuvant pour le confort de l’existence. Elle
est cette vie avec le Christ, c’est-à-dire avec les frères. Et comme toute vie,
du moins pour les êtres de désir que nous sommes, la vie de foi connaît forcément
des turbulences.
Nous venons célébrer le sacrement de la réconciliation pour
exprimer notre détermination à changer de vie. « Je prends la ferme
résolution » dit l’acte de contrition. Qu’est-ce que changer de vie ?
Evidemment pas apaiser sa conscience, on vient de le dire. Pas même chercher la
perfection. « Pour les hommes, c’est impossible. » Changer de vie, c’est
vouloir vivre comme Jésus, c’est une histoire qui plonge ses racines au plus
profond de notre désir.
Aimer ? Oui, bien sûr. Mais ce n’est peut-être pas
assez dire, ou trop. Changer de vie et constater que nous en sommes bien loin,
changer de vie alors que nous célébrons le sacrement de la réconciliation, c’est
servir. Passer derrière. Non pas « moi d’abord » mais « les
autres d’abord », « Dieu d’abord », si vous voulez, parce que
cela signifie précisément « les autres d’abord ».
Comme nous résistons. Il n’y a qu’à voir notre comportement
sur la route au volant. Il y a qu’à voir comment nous passons devant pour être
mieux servis. Peut-être les célibataires sont-ils pires que ceux qui ont charge
de famille et qui n’ont pas le choix. Les enfants passent d’abord, au moins un
certain nombre de fois, par exemple quand ils sont malades. Il faut se lever la
nuit. Ce n’est pas « moi d’abord ». L’école de la paternité et de la
maternité, c’est « les autres d’abord ».
C’est tellement profond en nous ce « moi d’abord »,
tellement archaïque, qu’il s’agit de changer de vie. Se convertir non pas tant comme
une vie retournée, que le passage d’une vie à une autre. Il s’agit de passer à
la vie divine, de vivre comme Jésus.
N’est-ce pas cela dont nous venons demander pardon, toutes
ces fois où cela a été « moi d’abord » ? N’est-ce pas pour cela
que nous venons recevoir la force de l’Esprit, celui-là même qui habite Jésus,
pour que notre humanité, nous en tant qu’humain, soit temple de l’Esprit de Jésus,
que nous nous laissions habiter par l’Esprit ?
Nous venons avec la force de Dieu, par la demande de pardon
et l’accueil de ce pardon, prendre la ferme résolution de passer derrière, de
suivre Jésus, de servir comme lui, de vivre comme Jésus, de nous laisser
habiter par l’Esprit qui est la rémission des péchés.
Lecture de la première lettre de Jean (1 Jn 3, 14-24)
Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la
vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la
mort. Quiconque a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez
que pas un meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. Voici comment nous
avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous
devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui a de quoi vivre en ce monde,
s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment
l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en
paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment
nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous
apaiserons notre cœur ; car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que
notre cœur, et il connaît toutes choses. Bien-aimés, si notre cœur ne nous
accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à
Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que
nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement :
mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns
les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il
demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.
Ps 71, Heureux le bâtisseur de la paix
Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 42-47)
Jésus appela les Douze et leur dit : « Vous le savez : ceux
que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands
leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui
qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être
parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas
venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la
multitude. » Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus
sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée,
Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il
entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David,
Jésus, prends pitié de moi ! »
Que dire d'autre.
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