Jacques Prévert avait écrit "La crosse à l'envers", fiction anticléricale au vitriol. Les évêques l'ont fait !
Les évêques invitent à ce que les cloches sonnent à la volée le 25 mars, jour de l'annonciation.
Mais le 25 mars, on sera sans doute depuis plusieurs jours à plus de deux cents morts par jour, si ce n'est davantage. (Le pire n'est jamais sûr, certes, mais c'est ce que la courbe italienne semble indiquer.)
C'est la glas qu'il faudra sonner !
Mais notre Eglise est davantage préoccupée par ses fêtes liturgiques, son calendrier, son petit système que par ce que vivent les gens. En pleine fête de l'incarnation (l'annonciation du Seigneur, le 25 mars), c'est un comble. Notre Eglise se moque de l'incarnation et fait du religieux. Ce ne sont pas les gens qui ne croient plus en Dieu, c'est l'Eglise. Et les gens la désertent parce que c'est sûr qu'à l'Eglise, on ne parle plus de Dieu, on ne prie plus Dieu. Le culte superstitieux prend sa revanche sur l'évangile de la charité... Regardez tous ces prêtres qui s'exhibent en ligne à célébrer la messe ou l'office. Il y a déjà de quoi faire avec les media habituels, RCF, KTO, Radio-Notre Dame, Le Jour du Seigneur, les émissions religieuses de France-Culture, etc. J'espère qu'ils passent autant de temps à secourir les détresses qu'à se mettre en scène.
Comme toujours, "la charité nous presse". Comme toujours, "c'est à l'amour que nous aurons les uns pour les autres que nous serons reconnus comme disciples." C'est écrit, comme disent les Musulmans.
Alors que ferons-nous pour la charité ? Voilà où la CEF doit se prononcer. Voilà le front où elle est attendue.
- D'abord respecter les règles qui permettent de se protéger les uns les autres. On n'y est pas encore. (Sans parler de ceux qui font leur beurre de la crise sanitaire, trafic de masques, OPA boursières, etc. L'ultra-libéralisme et la criminalité n'ont pas peur du virus ! Pas un mot de la CEF à ce propos.)
- Ensuite, faire tourner l'entreprise France. Si l'on veut que le confinement soit vivable pour tous, il faut que tous fassent leur boulot, certes en s'adaptant. Heureusement, les livreurs, les commerçants, les soignants, les caissières, etc. sont au poste. Mais les fuites d'eau vont continuer. On aura besoin du plombiers, etc.
- Voir comment venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Il y a les gens à la rue, il y a les migrants. Il y a les familles qui ne savent pas ou ne peuvent pas faire la classe à leurs enfants. De nombreux bénévoles du Secours Catholique, des Restos du cœur et autres associations humanitaires se sont retirés pour se protéger. Mais les besoins qui nécessitaient leur engagement n'ont pas disparu avec l'apparition du virus. Qui va prendre le relais ? Etc. etc.
- Partager. Pendant ces jours, nous allons dépenser moins que d'habitude puisque bien des commerces sont fermés, puisque nous n'irons pas au restau ou au bar, puisque nos déplacements et frais de carburant sont réduits. Les associations humanitaires ont besoin de notre soutien. La campagne du CCFD par exemple en faveur des pays du Sud, comme chaque année pendant le carême, va être grandement freinée. L'Afrique va avoir de grands besoins pour lutter elle aussi contre le virus qui arrive sur son territoire. Et nous savons que ses infrastructures sanitaires ne sont pas à la hauteur de celles de la Chine, de l'Europe ou de l'Amérique du Nord. Les bons hôpitaux existent, mais pour combien de personnes ? Qui pourra payer ? La Sécurité sociale n'existe pas.
PS On me fait remarquer que ces cloches pourraient nous unir au mouvement populaire de soutien aux soignants. Chiche, mais alors, dès ce soir, à 20h, faisons sonner les cloches ! Et que ce ne soit pas seulement pour les soignants, mais pour tous ceux qui se démènent pour que le pays puisse continuer à vivre, livreurs, caissières et employés de supermarchés, commerçants de première nécessité, services publics, artisans qui continuent à venir vous dépanner (plombier, serrurier, etc.), bénévoles des associations qui prennent soin des plus fragiles, des oubliés, qui prennent soin du lien social, et j'en oublie.
Je vais aller programmer les cloches de la collégiale en ce sens.
PS Lundi 23 mars au soir, 186 décès durant les dernières 24 heures. Au total, depuis le premier décès, la France compte ce lundi 23 au soir 860 décès du coronavirus
Et les cloches vont sonner pour la fête de l'annonciation...
PS Je rêve où le texte de la CEF a changé ? Quelques uns se seraient-ils évertués à corriger le tir...
Les évêques invitent à ce que les cloches sonnent à la volée le 25 mars, jour de l'annonciation.
Mais le 25 mars, on sera sans doute depuis plusieurs jours à plus de deux cents morts par jour, si ce n'est davantage. (Le pire n'est jamais sûr, certes, mais c'est ce que la courbe italienne semble indiquer.)
C'est la glas qu'il faudra sonner !
Mais notre Eglise est davantage préoccupée par ses fêtes liturgiques, son calendrier, son petit système que par ce que vivent les gens. En pleine fête de l'incarnation (l'annonciation du Seigneur, le 25 mars), c'est un comble. Notre Eglise se moque de l'incarnation et fait du religieux. Ce ne sont pas les gens qui ne croient plus en Dieu, c'est l'Eglise. Et les gens la désertent parce que c'est sûr qu'à l'Eglise, on ne parle plus de Dieu, on ne prie plus Dieu. Le culte superstitieux prend sa revanche sur l'évangile de la charité... Regardez tous ces prêtres qui s'exhibent en ligne à célébrer la messe ou l'office. Il y a déjà de quoi faire avec les media habituels, RCF, KTO, Radio-Notre Dame, Le Jour du Seigneur, les émissions religieuses de France-Culture, etc. J'espère qu'ils passent autant de temps à secourir les détresses qu'à se mettre en scène.
Comme toujours, "la charité nous presse". Comme toujours, "c'est à l'amour que nous aurons les uns pour les autres que nous serons reconnus comme disciples." C'est écrit, comme disent les Musulmans.
Alors que ferons-nous pour la charité ? Voilà où la CEF doit se prononcer. Voilà le front où elle est attendue.
- D'abord respecter les règles qui permettent de se protéger les uns les autres. On n'y est pas encore. (Sans parler de ceux qui font leur beurre de la crise sanitaire, trafic de masques, OPA boursières, etc. L'ultra-libéralisme et la criminalité n'ont pas peur du virus ! Pas un mot de la CEF à ce propos.)
- Ensuite, faire tourner l'entreprise France. Si l'on veut que le confinement soit vivable pour tous, il faut que tous fassent leur boulot, certes en s'adaptant. Heureusement, les livreurs, les commerçants, les soignants, les caissières, etc. sont au poste. Mais les fuites d'eau vont continuer. On aura besoin du plombiers, etc.
- Voir comment venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Il y a les gens à la rue, il y a les migrants. Il y a les familles qui ne savent pas ou ne peuvent pas faire la classe à leurs enfants. De nombreux bénévoles du Secours Catholique, des Restos du cœur et autres associations humanitaires se sont retirés pour se protéger. Mais les besoins qui nécessitaient leur engagement n'ont pas disparu avec l'apparition du virus. Qui va prendre le relais ? Etc. etc.
- Partager. Pendant ces jours, nous allons dépenser moins que d'habitude puisque bien des commerces sont fermés, puisque nous n'irons pas au restau ou au bar, puisque nos déplacements et frais de carburant sont réduits. Les associations humanitaires ont besoin de notre soutien. La campagne du CCFD par exemple en faveur des pays du Sud, comme chaque année pendant le carême, va être grandement freinée. L'Afrique va avoir de grands besoins pour lutter elle aussi contre le virus qui arrive sur son territoire. Et nous savons que ses infrastructures sanitaires ne sont pas à la hauteur de celles de la Chine, de l'Europe ou de l'Amérique du Nord. Les bons hôpitaux existent, mais pour combien de personnes ? Qui pourra payer ? La Sécurité sociale n'existe pas.
PS On me fait remarquer que ces cloches pourraient nous unir au mouvement populaire de soutien aux soignants. Chiche, mais alors, dès ce soir, à 20h, faisons sonner les cloches ! Et que ce ne soit pas seulement pour les soignants, mais pour tous ceux qui se démènent pour que le pays puisse continuer à vivre, livreurs, caissières et employés de supermarchés, commerçants de première nécessité, services publics, artisans qui continuent à venir vous dépanner (plombier, serrurier, etc.), bénévoles des associations qui prennent soin des plus fragiles, des oubliés, qui prennent soin du lien social, et j'en oublie.
Je vais aller programmer les cloches de la collégiale en ce sens.
PS Lundi 23 mars au soir, 186 décès durant les dernières 24 heures. Au total, depuis le premier décès, la France compte ce lundi 23 au soir 860 décès du coronavirus
Et les cloches vont sonner pour la fête de l'annonciation...
PS Je rêve où le texte de la CEF a changé ? Quelques uns se seraient-ils évertués à corriger le tir...
Si je vois juste, je me réjouis encore plus de mon texte !
PS Mardi 24 mars au soir, 240 décès durant les dernières 24 heures. Au total 1100 décès...
PS Mercredi 25 au soir, 231 nouveaux décès. 1331 au total...
PS Mardi 24 mars au soir, 240 décès durant les dernières 24 heures. Au total 1100 décès...
PS Mercredi 25 au soir, 231 nouveaux décès. 1331 au total...
Merci pour ces prières et commentaires. Je suis gériatre et pleure avec cette vieille dame qui hurle son angoisse de mourir sans embraser ses enfants. A ce moment, et face à la peur qui nous fait tous courir vers le précipice, seul compte la main serrée, la caresse. Quand le loup attaque le troupeau, qu'est ce qui fait le plus de morts, la brebis dévorée ou la peur qui pousse le troupeau vers le vide? L'évangile, je le vis chaque jour en prison où je travaille et où les détenus hurlent leurs misères de ne voir plus personne. L'évangile, je le vis en visitant les sans domiciles, renvoyés "chez eux" (on en rirait si cela n'était si tragique), à l'hôpital, on continue à toucher les corps -temple de Dieu- si meurtris. L'évangile, il est dans le vécu chaque jour du "pourquoi avez vous peur? "qui veut sauver sa vie la perdra" "Il prit de la salive, toucha les yeux…" Parler du baiser au lépreux passe, même dans l'Eglise, pour un blasphème… Continue...
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerTokani,
Supprimersur ce blog, on assume son identité. Les pseudos pour faire ses remarques n'ont pas de sens.
Je viens de traduire ce bon article au catalan et je vais le faire plus connaître.
RépondreSupprimerMerci et salutations dès l'île de Mallorca.
Pourriez-vous communiquer l'article en catalan ?
RépondreSupprimerMerci d'avance.
Guilhem, je vous laisse répondre à la demande de Régine. Merci.
SupprimerVous pouvez poster votre traduction comme un commentaire du texte.
Ce genre de débat confine... à la bêtise !
RépondreSupprimerLa contemplation n'a JAMAIS empêché l'action, bien au contraire !
Exemple : le père Devert a mis en ligne une cagnotte permettant de loger les SDF durant la crise dans un hôtel à la Croix-Rousse. Résultat : l'OL a déjà fait un versement de 15000 € je crois.
Courrez vite verser votre obole au lieu de tirer sur le pianiste !
Contemplation et action est un couple de termes bien éculé. Mais acceptons.
SupprimerAvez-vous vu un instant dans mon texte l'opposition de l'un à l'autre. Je déplore que les évêques n'aient pas un mot pour la charité.
Je ne nie pas que nombre de chrétiens continuent à se faire le prochain de leurs frères, et même de nombreux confrères. Mais ce n'est pas là dessus que l'Eglise communique et mobilise.
Non, la CEF parle, non pas de contemplation, mais de la prière comme des trucs à faire, le contraire précisément de la contemplation.
Lisez bien, si vous voulez bien. Lisez bien si vous voulez que votre critique de ma critique tombe juste.
La charité commence par le sérieux de l'écoute. Ai-je dit ce que vous me reprochez d'avoir dit ? Ce que je reproche au texte de la CEF, l'a-t-elle effectivement dit ?
Ce n'est pas rien 15000 euros. Mais pour l'OL, c'est un peu comme si un smicard donnait 1 euro, non ? Ceci dit, ce n'est pas rien. Et là, je vous rejoins, on ne va pas tirer sur le pianiste.