Nous sommes invités à célébrer un dimanche de la Parole. C’est une invention du Pape, et c’est la deuxième année que cela se fait. Cela pose de nombreuses questions. Est-ce qu’un Pape peut ainsi décider et toutes les communautés doivent-elles se mettre au garde-à-vous ? N’est-ce pas tous les dimanches, le dimanche de la Parole ? Ce dimanche, entre le 18 et le 25 janvier, c’est aussi le dimanche de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. N’y avait-il pas d’autres dates ? On pourrait trouver bien des justifications, et fort bonnes.
Les textes pour le dimanche de la Parole n’ont pas été modifiés. Nous seront-ils d’une aide particulière pour accueillir la Parole de Dieu ? L’évangile que nous venons d’entendre (Mc 1, 14-20) ne donne quasiment pas la parole à Jésus, lui, la Parole. Ça commence bien !
La parole de Dieu n’est pas un message ou un texte. Nous ne l’entendons pas comme nous entendons ceux qui nous parlent. Et Marc semble bien au courant qui, par quatre ou cinq fois, selon les manuscrits, nous invite à avoir des oreilles pour entendre.
C’est curieux. Nous aurions des oreilles et nous n’entendrions pas ? Oui, nous le savons bien, il ne suffit pas d’avoir des oreilles, pour entendre ; encore faut-il être attentif. Encore faut-il que ce que nous avons entendu change notre comportement.
Nous avons tout fait pour être disposés à bien entendre, un livre des Ecritures géant, un buisson de lumière, comme le buisson ardent, du sein duquel ont été proclamés les textes. Reprenons le texte de l’évangile. Nous sommes au tout début. C’est la première fois que Jésus prend la parole. Qui pourrait redire sa première phrase ? Qui a bien écouté ?
« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Deux petites phrases. Il y aurait de quoi faire plusieurs homélies, ou séances de caté. Je ne retiens pas tout pour que nous soyons rentrés avant le couvre-feu !
« Convertissez-vous. » Ce n’est pas terrible comme traduction. C’est trop religieux. Changez d’avis, retournez votre pensée, repensez-y, ce ne serait pas plus mal. Il y a du neuf à penser, il faut penser autrement.
Que se passerait-il si l’on se mettait à penser autrement, voire à regretter d’avoir pensé comme avant ? La suite du texte le dit, non par des paroles de Jésus, mais par ses actes. Jésus marche près du lac et là, qui voit-il ? Que des frères !
Vous marchez dans la rue, au marché, et là, débrouillez-vous, renouvelez votre manière de penser, vous ne voyez que des frères. Ce n’est pas évident, parce que tous ces gens ne vous paraîtront peut-être pas sympathiques, pas très fraternels. Peut-être même qu’entre eux, il y en a qui se disputent. Pourtant, vous ne voyez que des frères.
Voir le monde comme si tous étaient frères. Cela changerait les choses non ? Cela n’a rien d’extraordinaire ; ne sommes-nous pas tous les filles et les fils de l’humanité ? Ne sommes-nous pas tous frères et sœurs en humanité ? C’est juste une question de renouvellement de notre manière de penser. « Convertissez-vous, croyez à la bonne nouvelle », tous sont frères. « Vous êtes tous frères (et sœurs). Fratelli tutti. » (Mt 23, 8)
Jésus n’a pas dit grand-chose, nous n’en sommes qu’au vingtième verset, au tout début de l’évangile. Et s’ouvre un monde nouveau, si nous avons les bonnes oreilles pour entendre, si nous nous servons de nos oreilles non pour entendre la haine mais pour voir comme Jésus.
Voir comme Jésus, avoir des oreilles pour entendre, c’est cela l’écoute de la Parole. Entre frères et sœurs, entre copains, entre voisins, nous sommes frères et sœurs. Nous le savons, mais nous n’en avons en général rien à faire. Regrettez de penser comme vous pensiez et renouvelez votre manière de penser.
Et là, une parole qui ne s’entend pas comme les autres, une parole qui se voit et dont nous savons exactement ce qu’elle dit ; à qui ne voit que des frères et sœurs est confié de pêcher des hommes. Un drôle d’expression qu’on expliquera une autre fois. C’est la parole qui nous est adressée : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
C'est la 2ème année, à ma connaissance
RépondreSupprimerA part cela, je trouve très intéressant
Vous avez raison. Je corrige.
RépondreSupprimerMerci