26/05/2022

A propos de la fidélité des traductions liturgiques

On n’en finit jamais de découvrir la littérature ancienne. Je tombe sur un extrait de saint Jérôme, traducteur des Ecritures en latin sur la technique de la traduction. Ces lignes illustrent comment, sous prétexte de fidélité au travail de Jérôme, Benoit XVI et ses sbires de toutes sortes, ont trahi Jérôme, massacrant la traduction liturgique des Ecritures et plus encore celle du Missel romain.

Je pense que tous se moquent de Jérôme, mais sont attachés à une traduction qui interprète les Ecritures dans un sens hautement problématique dans le contexte contemporain. Comme ils tiennent à leur théologie (ce sens problématique) plus qu’à la vérité, ils ont fait de la tradition leur idole. Et ce n’est même pas la tradition…

« La traduction d’une langue dans une autre, si elle est effectuée mot à mot, cache le sens […] A d’autres d’aller à la chasse aux syllabes et aux lettres ; toi, recherche le mouvement des idées. » (Lettre 57)

« Si nous suivions un zèle fâcheux pour l’exactitude de la traduction, on laisserait de côté tout le charme de la traduction ; c’est la règle d’un bon interprète d’exprimer les particularités propres à une langue par les expressions propres à la sienne. […] Et que l’on ne conclue pas que le latin est une langue très pauvre, incapable d’une version mot à mot, alors que les Grecs, eux, traduisent la plupart de nos textes par des paraphrases et cherchent à exprimer les mots hébreux, non par une fidélité servile de traduction, mais selon le génie propre de leur langue. […] Si nous voulions traduire à la lettre, nous tomberions dans le zèle fâcheux et la version deviendrait absurde. » (Lettre 106 sur la traduction des Psaumes)

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