20/01/2019

"Soumettre à un nouvel examen les faits et paroles révélés par Dieu"

"Pour réaliser ce dessein [l'accueil fécond de la parole de Dieu dans les cultures du monde], il est nécessaire que dans chaque grand territoire socioculturel, comme on dit, une réflexion théologique soit encouragée, par laquelle, à la lumière de la Tradition de l’Église universelle, les faits et les paroles révélés par Dieu, consignés dans les Saintes Écritures, expliqués par les Pères de l’Église et le magistère, seront soumis à un nouvel examen. Ainsi on saisira plus nettement par quelles voies la foi, compte tenu de la philosophie et de la sagesse des peuples, peut « chercher l’intelligence », et de quelles manières les coutumes, le sens de la vie, l’ordre social peuvent s’accorder avec les mœurs que fait connaître la révélation divine. Ainsi apparaîtront des voies vers une plus profonde adaptation dans toute l’étendue de la vie chrétienne."

Mon attention est attirée sur cette expression de Ad gentes 22, 2. Le contexte est celui des "pays de mission", comme l'on disait, mais aujourd'hui, plus encore qu'à l'époque du Concile, toute pastorale est mission, toute action de l'Eglise devrait être mission. Les vielles chrétientés n'existent plus autrement que, elles aussi, comme pays de mission.
On perçoit que le texte n'ignore rien de ce que la révélation n'est pas un corpus de vérités mais un ensemble de faits et paroles, qu'il n'ignore rien des rapports entre révélation et Ecritures, et Ecritures et tradition. Cela le rend un peu lourd. Mais cela ne valait-il pas la peine, si c'est pour inviter à un nouvel examen de ce que nous avons reçu de Dieu, disons, un nouvel examen, compte-tenu des Ecritures telles qu'elles sont reçues et lues en Eglise, de Dieu lui-même en tant qu'il se révèle ? Car la révélation, c'est Dieu même en tant qu'il se donne à connaître ou se laisse découvrir (apocalypse).

L'urgence missionnaire énoncée en 1965 a-t-elle été entendue ? N'en est-on pas à répéter des mots qui ne font plus sens. On se croit fidèle à répéter textuellement, mais comme le contexte a changé depuis que ces mots ont été reçus et interprétés, les répéter tels quels, c'est leur faire dire autre chose que ce qu'ils désignaient au moment où ils ont été forgés. Pour être fidèles à ce que nous avons reçu, il faut l'inventer en de nouveaux mots, en de nouvelles attitudes et actions pastorales.

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