« Voyant comment il avait expiré. » C’est à voir
comment Jésus meurt que le centurion confesse la foi « Pour de vrai, cet
homme était le fils de Dieu. » Il faut voir Jésus mourir pour confesser la
foi.
Dans l’évangile de Marc, d’autres connaissent l’identité de
Jésus mais ne confessent pas la foi. Ainsi, dès le premier chapitre, un esprit
mauvais déclare : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. »
et Jésus lui intime l’ordre de se taire. Au même chapitre, la scène est
généralisée : Jésus « chassa beaucoup de démons. Et il ne laissait
pas parler les démons, parce qu'ils savaient qui il était. » Les esprits
mauvais savent n’ont pas vu comment Jésus meurt.
Entre ces démons et le centurion, il y a les disciples.
On s’attendrait à ce que soit eux qui confessent l’identité de Jésus. Au chapitre
8, Pierre déclare « Tu es le Christ » Alors « Jésus enjoignit [aux
disciples] de ne parler de lui à personne. » et de suite annonce une
première fois sa passion. Pierre corrige Jésus, impossible de parler ainsi. Mais
Jésus, « se retournant et voyant ses disciples, admonesta Pierre et dit :
"Passe derrière moi, Satan ! car tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes !" » Pierre est rangé du côté des esprits
mauvais.
Il y a deux autres annonces de la passion, aux chapitres
9 et 10, mais les disciples ne comprennent pas. Pour confesser Jésus, il faut
voir comment il meurt. Les disciples n’ont pas vu, ils ne le verront pas,
puisqu’ils auront tous abandonné Jésus… Ils devront apprendre du centurion,
païen, qui n’est pas de leur groupe, choisi par Jésus, comment Jésus est mort.
C’est à la croix que Dieu se révèle comme jamais, que Dieu
se donne à connaître. Impensable évidemment de reconnaître dans le crucifié, le
condamné défiguré par la souffrance, le dernier mot de Dieu sur lui-même. Et l’on
comprend que Pierre ait repris Jésus. Le Christ ne peut mourir dans les
souffrances, pire comme un maudit, un malfaiteur dit Marc.
Parler de Dieu sans être allé à la croix, c’est parler de
travers, et mieux vaut être réduit au silence. Les grandes idées sur Dieu ne
valent que pour autant qu’elles ont été passées au tamis de la mort en croix.
Et si nous sommes là, c’est parce que, seulement au pied de la croix, la
confession de foi est possible.
Comme Pierre et tous les disciples, depuis le premier d’entre
eux, le centurion, nous avons refait le trajet de l’évangile et sommes venu
contempler (comme les femmes qui « regardaient
de loin ») Jésus en train de mourir. Contempler non par sadisme, goût de
la souffrance ‑ le texte est plus que soft ‑ mais pour faire mourir en
nous une fausse idée de Dieu. La conversion nous conduit du phantasme de toute-puissance
au Dieu qui a le pouvoir de se faire proche de tous ceux dont l’humanité est
niée, méprisée, meurtrie.
Voyant comment il avait expiré, nous confessons, « pour
de vrai, cet homme était le fils de Dieu ».
- Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné ton Eglise
aux folies du pouvoir et de l’argent ? Que le don de sa vie de ton fils,
une fois pour toutes, soit la pierre angulaire sur laquelle elle puisse se
reconstruire au service de tous, à commencer les plus pauvres.
- Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné le monde aux
folies de la violence et du sang ? La réaction de tant de Français au don
de sa vie d’un gendarme chrétien en échange d’un otage laisse deviner que l’acte
d’offrande de ton fils est attendu, espéré.
- Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu abandonné chacun de
nous qui devons vivre sans toi, dans un monde sans Dieu. Que ton fils,
abandonné à la mort, soit notre guide pour être, à sa suite, les témoins de ton
amour pour tous.
BORRAR: Natalia: Me parece muy importante que deje tan claro,con argumentos muy sólidos, que la cruz es el fundamento de nuestra fe. Debería traducir sus homilías al castellano porque son muy originales y ud sabe lo difícil que es decir algo nuevo en estos temas.
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