04/01/2010

"La vérité qui ne resplendit pas". Bonne Année

Je découvre un article récemment publié, présentation de la réflexion de Michel Henry. Je recopie quelques lignes dont j'aime la manière de brouiller les pistes. Il n'y a pas d'un côté le lecteur et de l'autre l'ignorant. Il n'y a pas d'un côté l'ascète et de l'autre le jouisseur. Il n'y a pas d'un côté l'esprit et de l'autre le corps. La chair, celle du corps, est triste parce que la chair sans l'esprit n'est pas celle de l'homme. Il n'y a pas d'un côté le clerc et de l'autre le libertin. La foi passe ailleurs.
"D'un côté, un érudit, scientifique de préférence et clerc de surcroît, mourant dans un profond et mélancolique désespoir, après avoir lu tous les livres et s'être réfugié dans une gnose pseudo-poétique, parce que ne trouvant nulle épreuve de la vérité en sa vie de tristesse ; puis, de l'autre, un jeune dandy, sans foi ni loi, qui, ayant fait que la "chair (mais celle du corps) est triste", mais sans avoir lu tous les livres, meurt lui aussi, mais dans l'espoir exalté et l'ivresse bienheureuse d'une autre vérité lue dans un texte millénaire, racontant une histoire drôle (une mise en abîme), celle d'un homme expliquant à des maîtres es qualités qu'il est bien une Vie après la vie, pour de simples questions de justice et de rétribution (Kant le redira plus tard !), mais que quelques fois des prostituées pourraient bien les précéder dans ce Royaume, qui n'est autre que celui de son Père."
J. Leclerc, "La vérité qui ne resplendit pas ou la vérité de la vie", Qu'est-ce que la vérité ?, Cerf, Paris 2009, p. 28

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