30/07/2021

Jésus ne mange pas de ce pain-là (18ème dimanche du temps)

Il y a plus de vingt ans, le rabbin Marc-Alain Ouaknin faisait parler le récit de la manne (Ex 16). Dans le désert, les fils d’Israël mangent du Mann hou ?, du qu’est-ce-que c’est ?. Le qu’est-ce-que-c’est ?, le quoi ?, est la nourriture humaine au point que, être humain, c’est se nourrir d’interrogations, qu’est-ce que c’est ?, au point que l’être homme et femme, c’est la quoibilité.

A rapprocher comme le fait Jean son propre discours sur le pain de vie (Jn 6, 24-35) du récit de l’Exode, on perçoit l’opposition radicale entre deux formes de nourritures : manger et mourir, manger et vivre ; manger pour être repus et faire la sieste ou manger l’interrogation à ne plus en dormir ; manger pour ne pas s’interroger ou se nourrir d’une quête infinie.

Prendre la manne pour colmater la faim est aussi abrutissant que mortel. Normalement, ce n’est pas possible puisque chacun récolte seulement ce dont il a besoin. La nourriture que Dieu donne permet de s’étonner. Dieu n’est jamais le bien connu, pas plus que sa créature. L’étonnement est non seulement le commencement de la philosophie, mais le ressort de la vie avec Dieu. Jésus ne cesse pas de s’étonner, d’admirer, la foi des gens.

Si nous venons chaque dimanche nous repaître de certitudes, nous assurer en nous goinfrant d’une identité culturelle, catholique et français toujours, nous sommes comme gavés, des personnes obèses qui ne peuvent plus qu’à grand peine, et encore, se mouvoir, non des hommes et des femmes qui marchent.

Avec le pain des certitudes et de l’identité culturelle, nous avons toujours faim, et devons manger jusqu’à l’obésité, jusqu’à en mourir. La foi en Jésus, la suite de Jésus met un terme à cette faim mortelle. « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

Est-ce à dire que plus on est attaché à Jésus, moins l’on est certain de quoi que ce soit, y compris des affirmations de la foi ? Si tout doit être sans cesse interrogé, tout ne finit-il pas par être relativisé, y compris la conviction qu’il faut tout interroger ?

Tout interroger sans cesse ‑ pour vivre, parce que c’est notre vie, tout interroger y compris dans la foi et ce que l’on a de plus cher ‑ met en évidence ce qui résiste, ce qui tient, est solide, amen comme l’on dit en hébreu. Moins vous tenez l’amour pour acquis, à l’instar d’une possession, plus il a de chances de durer encore. Plus vous interrogez dans la radicalité votre foi ‑ ainsi s’abandonne-t-on à Dieu ‑ plus vous demeurez fidèles à Jésus.

C’est avec la conviction d’apporter la civilisation et la vraie foi que l’on a justifié la colonisation. Sous prétexte d’œuvre civilisationnelle, aujourd’hui de démocratisation, on pille les pays dont on refuse que les ressortissants immigrent. Pourquoi se penser supérieurs si ce n’est pour ne pas s’étonner, découvrir en l’autre la profusion du don de Dieu, don dont les occidentaux, surtout mâles, seraient évidemment les possesseurs ?

C’est avec la conviction d’une loi de nature que la civilisation et la religion doivent défendre que l’on continue à justifier la non-égalité des hommes et des femmes. C’est avec la conviction de lutter pour la morale et le bon ordre des sociétés et des religions que l’on refuse d’autres modèles sexuels que ceux de l’hétéro, mâle et dominateur. Une union qui n’aurait pas la procréation pour but est impensable. Cette pseudo-évidence est un coup de poignard dans le dos des couples qui ne peuvent avoir d’enfants ! Alors que dire du crime contre les autres ?

C’est avec la conviction de défendre la civilisation et la vraie foi que l’on justifie le refus des migrants. Dès lors que les migrants apportent de l’argent, il n’y a aucun problème ; ils obtiennent des visas. Pourquoi penser néfastes et parasites ceux qui voudraient vivre dignement ? Nous ne sommes pas contre migrants, mais contre les pauvres.

N’y a-t-il pas urgence à s’interroger ? Quoi ? Nous faisons cela ? Quoi, qu’est-ce que cela ? Il est temps de prendre cette nourriture, don de Dieu descendu du ciel. La supériorité de la civilisation occidentale, la défense d’une identité culturelle voire religieuse, un unique modèle de famille ; serait-ce des vérités de foi ? Jésus ne mange pas de ce pain-là. Il n’est pas ce pain-là. Venu du ciel, il ouvre nos mondes à leurs fermetures ataviques et mortifères. Il est pain de vie.

23/07/2021

Dévorer ses paroles (17ème dimanche du temps)

Quel est le pain que Jésus a donné aux foules ? Quel pain nous donne-t-il ? Où donc est aujourd’hui le surplus, la profusion du don ? L’évangile de Jean ne connait pas de miracles, mais seulement des signes. La multiplication des pains (Jn 6, 1-15), comme le montre la première lecture (2 R 4, 42-44) est la reprise d’une thématique ancienne. La geste d’Elisée, l’homme qui ressuscite les morts, l’homme qui reçoit l’indigence de la veuve et la transforme en abondance, aide à approcher l’identité de Jésus.

Quel est ce pain dont Jésus nous nourrit ? Lui-même, comme le dira explicitement la suite du chapitre 6 de Jean que nous lirons les prochaines semaines. « Je suis le pain vivant descendu du ciel. »

Quel est ce pain ? La réponse obvie, c’est l’eucharistie. Mais cela ne tient pas vraiment au ventre et l’abondance ne saute pas aux yeux ! Exégétiquement, cela ne tient pas. Il faut attendre la fin de l’évangile et la passion pour le dernier repas de Jésus, celui qu’après la résurrection de Jésus, les disciples ont, selon le commandement du Seigneur, transformé en mémorial de sa mort et de sa résurrection.

Faudra-t-il dire que le pain de la multiplication, c’est celui de la parole ? On serait sans doute plus proche de ce que Jésus a vécu, plus proche aussi de notre expérience. La parole se multiplie à être partagée. La parole multipliée ce n’est pas les Ecritures mais les Ecritures expliquées par Jésus. Et ainsi, elles sont mangeables. Sinon il y a en elles beaucoup de poison de haine et de violence. Dans la lecture des Ecritures advient la parole de Dieu pour peu que nous laissions Jésus, avec les frères et l’Esprit, nous ouvrir le texte. Décidément, le fondamentalisme n’a pas sa place dans l’Eglise, car il ne nourrit pas, il abrutit.

Il convient alors de conserver précieusement la parole vive arrachée par le partage à la lettre qui fait mourir. Conserver la parole en son cœur pour que rien ne se perde des échanges, ceux qui font vivre. On est rassasié et les jours suivants, les restent à profusion continueront de nous nourrir.

« Veillez à retenir les paroles de l’Ecriture de peur qu’elles ne s’échappent et ne soient perdues. […] Je veux vous encourager par un exemple tiré de notre pratique religieuse. […] Vous qui avez coutume de participer aux divins mystères, vous savez de quelle manière, après avoir reçu le corps du Seigneur, vous le gardez en toute précaution et vénération de peur qu’il n’en tombe une parcelle, de peur qu’une part de l’offrande consacrée ne se perde. Vous vous croiriez coupables, et avec raison, si par votre négligence, quelque chose s’en perdait. Si vous prenez tant de précaution pour conserver son corps – et vous faites bien ‑, comment croire que c’est un moindre crime de négliger la parole de Dieu que de négliger son corps ? » (Origène, Homélies sur l’Exode XIII, 3 vers 235)

Est-ce à dire que je choisis dans la lecture de notre évangile d’opposer le pain eucharistique et celui de la parole ? C’est le piège, particulièrement depuis la polémique avec les protestants au XVIe siècle. Le pain eucharistique, le pain sacramentel c’est la parole de Dieu pour qu’on puisse la manger. Ce ne sont pas deux pains différents, dont l’un serait plus noble, plus sacré que l’autre. C’est le même pain, pour les oreilles. Mais comme un pain dans les oreilles, ce n’est pas terrible, on le mange. C’est la même parole, pour la bouche et le ventre, comme nourriture. Mais comme une parole dans le ventre, ce n’est pas terrible, on l’écoute. Contrairement aux premières expressions du Concile Vatican II et aux mauvaises traductions, nous lisons : « ’L’Eglise [...] ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table tant de la Parole de Dieu que du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles. » (DV 21)

« Il y est dit [qu’à Emmaüs les disciples] reconnurent le Christ à la fraction du pain. Qu’est-ce que la fraction du pain sinon l’explication de l’Ecriture ? Car c’est là que le Seigneur est reconnu. » (Durand de Mende, + 1296)

Que ce temps d’été nous donne de dévorer les paroles de Jésus, de nous en repaître. Ainsi, nous comprendrons combien et comment il nous nourrit, nous fait vivre. A le suivre dans son explication des Ecritures, notre vie est restaurée.

16/07/2021

Jésus berger et la politique (16ème dimanche du temps)

A dix mois d’une élection présidentielle et un peu plus des législatives, le cinéma politique mis en scène avec la complicité de la presse, des réseaux sociaux et de notre goût des spectacles d’arènes va s’emparer ad nauseam de l’agora contemporaine. Les citoyens seront-ils au rendez-vous des urnes ? La désillusion face à la comédie du pouvoir et la fatigue des injustices suscitent autant la nostalgie que l’espoir d’une autre politique. La politique, c’était mieux avant ou ça ira mieux demain ; ce n’est jamais à la hauteur aujourd’hui.

Trop souvent, le pouvoir est au service de l’enrichissement des puissants, décrété légal puisque ceux qui gouvernent, à défaut d’avoir le droit pour eux, s’arrogent tous les droits ou légalisent l’iniquité. Pour l’avoir dénoncé, des hommes et des femmes le payèrent de leur vie. L’évangile avec l’histoire de la mort ignominieuse du Baptiste ne l’ignore pas. La démocratie a appris au grand nombre que l’impunité des injustices politiques n’a pas lieu d’être.

Le Premier Testament n’est pas en reste. Qui devra gouverner le peuple de Dieu ? Certes, Dieu lui-même : mais cela n’existe pas. Il a toujours des lieux-tenants et la théocratie est pire que bien des régimes ; non seulement elle ne protège ni de la violence ni des injustices, mais elle sacralise le pouvoir et rend sacrilège toute critique. Nous entendions dimanche dernier le prophète Amos être chassé d’un sanctuaire royal pour avoir dénoncé le mal et ne pas avoir couvert les exactions du roi et de sa cour.

Notre première lecture (Jr 23, 1-6) le dit encore. « Vous, pasteurs, vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage ‑ oracle du Seigneur ! C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, contre les pasteurs qui conduisent mon peuple. »

Certes, tout ne se vaut pas. Tourne sur les réseaux sociaux une photo du tyran de Corée du Nord s’amusant avec les happy few du moment de ce que les Français se plaignent de vivre en dictature : le gouvernement venait de généraliser le passe-sanitaire. Il faut raison garder. Que dirons-nous de la violence d’état et de la corruption en maint pays ?

Sont-ils donc tous pourris ? Autrement dit, une politique juste est-elle possible ? Nous-mêmes, dès lors que nous avons une once de pouvoir, qu’en faisons-nous ? La loi du plus fort, nous sommes contre, sauf quand nous nous voyons plus puissants que d’autres…

Platon, traumatisé par la mort de Socrate, ne peut que penser le politique dans le voisinage de l’injustice. Que la société, la meilleure, Athènes ou la France des droits de l’homme, condamne à mort, en justice, l’innocent ou s’organise pour que les plus riches le soient toujours davantage sous prétexte de théorie, cynique, du ruissellement, il y a de quoi désespérer de la politique.

Aristote, que l’on dit plus réaliste, estime que la politique est, compte-tenu de la violence dans la société, violence née de ce que chacun privilégie ses intérêts contre ceux des autres, un art, non du parfait, du juste, mais la transformation de la violence en dialogue. Par la parole, il est possible d’éviter qu’on se casse la gueule, qu’on se fasse la guerre. On ne fera pas que l’homme soit bon, on tâchera d’éviter qu’il en rajoute à son malheur.

Cela n’invite guère à l’optimisme et devrait nous déniaiser. L’homme providentiel, l’homme fort, c’est un mensonge. Si dans dix mois vous votez pour l’homme ou la femme qui vous dit qu’il ou elle a la solution, vous vous duperez vous-mêmes ! Plutôt que de gifler le président de la République ou de menacer d’aller lui casser la figure, plutôt, inversement, de le défendre bec et ongle, ce qui ne parait ni moralement ni honnêtement possible, on apprendra à n’attendre d’un gouvernement qu’une action fort limitée : tempérer la loi de la jungle, perpétuelle négociation où chacun est attendu pour s’engager en faveur de la justice.

C’est dans ce contexte que nous lisons l’évangile de ce jour (Mc 6, 30-34). Le repos que Jésus veut offrir parce que les foules sont comme des brebis sans berger n’est pas l’opium du peuple qui ferait supporter l’horreur et la violence des injustices ni le rêve d’un arrière-monde. La dénonciation marxienne des structures d’oppression est d’autant plus nécessaire que nous n’attendons pas d’elle les prés d’herbe fraiche où reposer (Ps 22). Le repos annoncé par Jésus est un aiguillon, un moteur. L’oxymore et le paradoxe disent la foi. Le repos de Jésus nous incite à rechercher la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes.

Une nouvelle fois, apparaît que l’évangile n’est pas retrait du monde, mais l’engagement dans la cité, ce que l’on appelle politique. L’action politique est autre chose que des questions partisanes. Elle est une pratique pour contenir les injustices et violences. C’est là que nous engage le repos que Jésus veut pour nous, c’est là que nous goûtons ce repos.

09/07/2021

Disciples missionnaires (15ème dimanche du temps)

Nous avançons peu à peu dans la lecture de l’évangile de Marc. Nous voilà au chapitre 6 sur 16. C’est encore la première moitié de l’évangile. Marc raconte comment l’on se met à parler de Jésus. Beaucoup finissent pas avoir un avis ou du moins ont entendu parler de lui.

Historiquement, je ne saurais dire si l’impression que le pays tout entier s’emplit de la rumeur de Jésus est exacte. Mais littérairement, c’est ce qu’orchestre notre chapitre au gré des différents moments qu’il raconte.

-          D’abord, dans sa patrie, Jésus n’est pas accueilli : un prophète n’est pas accueilli chez lui.

-          Puis, l’envoi des disciples que nous venons d’entendre participe, sans que ce soit dit expressément, à la diffusion de la rumeur Jésus.

-          Et voilà que même Hérode finit par en entendre parler. C’est l’occasion pour Marc de raconter la mort du Baptiste suite à un ignoble pari entre puissants.

-          Lorsque les disciples rentrent auprès de Jésus, ils sont suivis à la trace, les gens veulent voir celui dont on parle. C’est alors qu’a lieu la multiplication des pains.

-          Une tentative d’aller à l’écart, la seconde, en mer, et Jésus marche sur le lac, occasion ratée pour les disciples d’avancer dans une perception plus fine de celui qui les avait envoyés ; « ils n’avaient pas compris le miracle des pains, leur esprit était bouché ».

-          Enfin, la réputation de Jésus devient telle qu’on apporte en foule ‑ Marc n’en fait-il pas un peu beaucoup ? ‑ des malades pour que Jésus les guérisse.

-      Les pharisiens qui dès le début de lévangile, pour les rares fois où ils avaient croisé Jésus sétaient alliés aux Hérodiens pour larrêter, ne commencent, du moins certains d'entre eux, à sintéresser à Jésus, à entrer dans la rumeur, quau chapitre suivant.

A mesure qu’enfle la rumeur Jésus, le désarroi des disciples semble lui aussi grossir. Il sera énorme lors de la passion au point que Jésus leur parle quasiment comme s’ils faisaient cause commune avec ceux qui le supprimeront ; tous l’abandonneront effectivement.

Voilà le cadre dans lequel prend place l’envoi en mission que nous venons de lire. Il s’agit encore d’un texte christologique, si c’est bien la rumeur Jésus qui est racontée. Ce n’est qu’un commencement, une première mission, qui arrive assez tôt dans l’évangile, dans la vie des disciples avec Jésus ; trop, de toute façon, avant la résurrection, qui seule donnera d’être enfin attaché à Jésus, qui est l’expression de l’attachement à Jésus, qui est cet attachement même, duquel, Judas est exclu, et pour cause.

De tout notre chapitre, avec les guérisons qu’il comprend aussi, l’envoi en mission est le seul moment heureux, le seul moment où l’hostilité s’estompe à défaut de disparaître totalement ; il y aura des villes pour ne pas recevoir les disciples.

Jésus n’attend pas que les disciples aient compris qui il est pour les envoyer. La preuve, leur frayeur lors de la marche sur les eaux et leur incompréhension de l’affaire des pains. L’envoi leur donne au contraire de mieux connaître Jésus, puisque « proclamant qu’il fallait se convertir, ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient ». La mission les fait entrer dans l’existence salvatrice de Jésus, les configure à Jésus.

L’annonce de Jésus, l’action en son nom pour libérer les gens du mal, voilà qui permet de pénétrer le mystère de sa personne. C’est que l’on ne peut connaître Jésus qu’en s’engageant avec lui. Rien d’étonnant ; une rumeur ne permet pas de connaitre quelqu’un, elle ne fait qu’éveiller l’attention, pour le meilleur et pour le pire. Paradoxalement, pour être avec Jésus, pour le connaître, il faut partir, être envoyé par lui loin de lui.

Si nous voulons avancer dans la connaissance de Jésus, le voir partager le pain ne semble servir de rien puisque qu’ils ne comprirent pas « le miracle des pains, mais leur esprit était bouché ». Il faut se mettre à sa place, envoyé par lui, rejeté comme tout prophète dans sa patrie, parfois accueilli avec sa force de salut, parfois éconduit au point qu’il faille secouer la poussière de ses pieds pour n’être pas contaminé par l’exclusion.

Tout disciple est missionnaire ‑ comme dit François ‑ ou n’est pas, parce que c’est dans l’envoi et l’annonce que l’on devient disciple, avançant comme Jésus, désarmé, « seulement un bâton », comme les Hébreux à la Pâque ; « pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture ; des sandales, pas de tunique de rechange. »