24/09/2011
Seuls des pécheurs peuvent témoigner de l'évangile (Mt 21, 28-32). 26ème dimanche
17/09/2011
N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon fric ? - Mt 20,1-16 (25ème dimanche)
12/09/2011
Qu'est-ce qu'un concile ? (50 ans Vat II n°1)
Tout au long de l'année, une fois par mois, un article pour préparer les cinquante ans de l'ouverture du Concile Vatican II par une présentation de l'événement et des textes.
1. Dans l’histoire de l’Eglise
Pour régler les différends dans l’ordre de la foi, les évêques ont pris l’habitude de se rassembler selon le modèle de l’assemblée de Jérusalem (Cf. Ac 15) Ces rencontres sont appelées en grec synode ou en latin concile. Les tout premiers conciles sont régionaux et apparaissent en Asie Mineure à la fin du deuxième siècle. La synodalité est aussi vieille que l’Eglise, moyen d’expression er de communion adaptée à sa nature.
Sept conciles sont dit œcuméniques parce qu’ils rassemblèrent des évêques de toute l’Eglise de l’époque et sont reconnus par (presque) toutes les Eglises. Ils se déroulèrent à proximité de la capitale impériale, Constantinople, le premier à Nicée en 325 (puis Constantinople en 381, Ephèse en 431, Chalcédoine en 481, etc.) Ils ont défini la foi notamment à propos de la Trinité et du Christ, déclarant hérétique la position rejetée dont les tenant étaient excommuniés ou « anathématisés ».
Après la séparation des Eglises d’Orient et d’Occident en 1054, on devrait parler de conciles généraux puisque, s’ils peuvent rassembler des évêques du monde entier, l’Eglise toute entière n’y est pas rassemblée. Parmi eux, les conciles médiévaux, juridiques, ont défini nombre de règles de l’Eglise d’Occident. L’Eglise catholique reconnaît 21 conciles œcuméniques (dont les sept premiers) ; les trois derniers se sont déroulés à Trente (Italie 1545-63) dans une perspective de réforme et deux fois au Vatican (1869-70 et 1962-65).
Pour poursuivre l’expérience conciliaire, Vatican II a souhaité la convocation régulière d’un synode avec une délégation d’évêques du monde entier, permettant une certaine collégialité. Des synodes par continent ont été convoqués par Jean-Paul II. Les synodes diocésains, actes de gouvernement pour décider en commun ce qui est bon pour la pastorale locale, ont pris une nouvelle forme, puisque des laïcs y sont pleinement associés.
2. Le concile Vatican II
Le 25 janvier 1959, Jean XXIII annonce un concile. Il souhaite un renouvellement de l’Eglise ou aggiornamento. Depuis la Révolution française au moins, les rapports de l’Eglise et du monde sont conflictuels. Que l’on pense à la revendication d’autonomie pour la science, les Etats, la liberté individuelle. Le pape demande que l’on s’abstienne de formuler des condamnations et que la foi soit présentée de façon pastorale et dans un esprit œcuménique. L’Eglise voudrait ne plus se penser en opposition au monde moderne ou en soi, mais par rapport aux autres : chrétiens d’autres confessions, croyants d’autres religions, non-croyants.
Le concile s’ouvre le 11 octobre 1962[1]. Il y aura quatre sessions, à l’automne des années 62 à 65. Pendant la première intersession Jean XXIII meurt. Paul VI, son successeur est notamment élu pour poursuivre le concile, ce qu’il fait effectivement. Les deux successeurs, papes d’après le concile, choisissent comme nom Jean-Paul, indiquant ainsi leur volonté de s’inscrire dans la perspective conciliaire.
Un travail en commission (depuis 1961) alterne avec les discussions et les votes en assemblée, dans saint Pierre de Rome, espace non seulement liturgique mais aussi lieu de délibération, de débat. Chaque évêque a à sa disposition un expert théologien. Des représentants des Eglises séparées assistent aux séances plénières, sans prendre la parole cependant, mais les discussions en coulisses et leur simple présence influent sur le concile.
Les tensions peuvent être grandes ; il y a des manipulations peu évangéliques (on parle par exemple d’une semaine noire en novembre 64). Les négociations se repèrent jusque dans la rédaction finale, notamment lorsque l’on a juxtaposé diverses positions ; cela nuit à la cohérence des textes et en favorise les interprétations contradictoires Cependant, les compromis permettent de parvenir à l’adoption des textes à la quasi-unanimité.
3. Des textes et un événement
Le concile a produit quatre constitutions (deux dogmatiques et une pastorale) sur l’Eglise, la liturgie et la parole de Dieu ; neuf décrets sur les évêques, les prêtres, les religieux, les laïcs, la mission, l’œcuménisme, etc. et trois déclarations sur la liberté religieuse et les religions non-chrétiennes. Ces textes, aux statuts différents, engagent de la manière la plus solennelle la foi de l’Eglise.
Le concile demeure un événement[2], une rencontre, quasi unique à l’époque, d’une assemblée internationale, même majoritairement européenne, non réductible aux textes. L’expression de « nouvelle pentecôte » de Jean XXIII pour exprimer ce qu’il attendait du concile le dit bien. Les évêques découvrent dans les faits la diversité de l’Eglise, se comprennent collégialement responsables de sa conduite, apprennent la liberté d’expression. Lorsqu’ils rentrent dans leurs diocèses, ils expliquent, souvent enthousiastes, quelques uns inquiets, ce qu’ils vivent. De nombreux médias couvrent le concile et permettent d’en suivre le déroulement. Ainsi, tous les chrétiens vivent aussi l’expérience d’une nouvelle effusion de l’Esprit ; plus largement, un élan de sympathie naît de ce que l’Eglise s’intéresse au monde.
« Une grande richesse de contenu et le ton nouveau, inconnu jusqu’alors, avec lequel les questions ont été présentées par le Concile constituent comme une annonce de temps nouveaux. Les Pères conciliaires ont parlé le langage de l’Évangile, le langage du Discours sur la montagne et des Béatitudes. » « Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence. »[3]
Jean-Paul II souligne la nouveauté du concile, plus évangélique, même s’il la tempère par ailleurs. Le concile exprime de manière pastorale la foi de toujours, la tradition. Dogme et pastorale ne s’opposent pas : les vérités de foi ne sont pas édictées en soi mais en vue de ceux qui le recevront. Parler de boussole c’est considérer l’avenir et refuser que le concile ne soit qu’une référence du passé, même décisive.
Vatican II ne définit pas de nouveaux dogmes mais réinterprète l’ensemble de l’évangile et de la foi, au début des années 60, Sa démarche n’est pas que formelle mais engage dogmatiquement, ne serait que comme prise en compte de l’histoire dans la quête de la vérité. Elle est sans doute moins soumise à la caducité que le contenu des textes qui ne disent donc pas tout le sens du concile. En outre, l’histoire de la rédaction (abandon des plans initiaux, différents états des textes, statut de compromis) montre le mouvement de conversion qui aboutit aux textes votés qu’on ne pourrait vraiment comprendre en omettant cette histoire.
La réception d’un concile appartient à son autorité et relève de la réinterprétation de la foi. C’est un acte politique et dogmatique qui décide de la mission et de la foi. Tout n’a pas été reçu de Vatican II ni parfois correctement ou comme prévu[4]. Il s’agit d’être fidèle à l’évangile, non à la lettre d’un texte, fût-il conciliaire.
4. Questions pour aller plus loin
L’Eglise n’est pas une démocratie, entend-on parfois. Pourquoi ?
Le concile est une institution née de l’histoire et en ce sens humaine voire mondaine. Pourrait-il aussi être justifié comme pratique évangélique du gouvernement ? Autrement dit, la collégialité à tous les niveaux de l’Eglise, n’est-elle pas une obligation évangélique ?
Un nouveau concile vous paraît-il nécessaire ? Quel ordre du jour lui fixeriez-vous ?
Lors d’un nouveau concile, seuls les évêques devraient-ils intervenir officiellement ?
[2] Dans une lettre à son diocèse, le futur Paul VI écrit en décembre 1962 : « Cette expérience spirituelle restera certainement ineffaçable chez ceux qui ont la chance de participer au concile : une expérience le plus souvent douce, d’autre fois forte et poignante, parfois dramatique, et aussi pesante et douloureuse à certains moments ».
[3] Lettres apostoliques Tertio millenio adveniente § 20 (10 11 1994) et Novo millenio ineunte § 57 (06 01 2001)
[4] Dès avant la fin du concile, les décisions de la Constitution sur la liturgie (déc 1963) quant au latin sont officiellement dépassées selon « une dynamique de la constitution, un mouvement de celle-ci la prolongeant au-delà d’elle-même. » (P.-M. Gy)
10/09/2011
Faut-il toujours pardonner ? (24ème dimanche)
Comment peut-on commander de pardonner ? Et qui peut commander que l’on pardonne ? N’y-a-t-il pas des fautes impardonnables ? L’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité semble laisser entendre au moins que certains actes ne peuvent pas échapper au jugement. Il est par ailleurs clair que le bourreau ne peut pas exiger de sa victime qu’elle lui pardonne. Ce serait une violence de plus.
D’ailleurs c’est à peine si Jésus commande que l’on pardonne. Il ne fait que répondre à une question de Pierre. Faut-il pardonner jusqu’à sept fois demande Pierre. Cela signifie : faut-il pardonner toujours ? Et la réponse de Jésus est tellement curieuse que l’on se demande s’il ne s’agit pas d’une boutade, du genre à question bête réponse bête. Il ne faut pas pardonner toujours mais pardonner plus que toujours. Pardonner plus que toujours, plus que sept fois c’est-à-dire soixante dix fois sept fois. Qu’est-ce que cela veut dire ? On se demande si Jésus ne refuserait pas de s’engager dans cette question plus que compliquée : comment peut-on commander de pardonner ?
Il faut que nous soyons bien conditionnés pour apprendre à nos enfants à pardonner, sans que cela nous pose problème. S’il s’agit, comme le suggère la première lecture, de sortir du cercle infernal de la vengeance, de sortir de la violence, alors le pardon s’impose, sans que cela exclue la réparation. S’il s’agit de passer l’éponge parce qu’alors on témoignerait de sa grandeur d’âme, parce qu’ainsi on ferait comme il faut, parce qu’ainsi on ferait comme Jésus, peut-être devrions-nous, comme Jésus, nous y reprendre à deux fois pour commander de pardonner. Il ne faudrait pas confondre notre idéologie et l’évangile. Il ne faudrait pas faire de Jésus le garant surnaturel de notre morale.
La parabole qui suit illustre le pas en retrait de Jésus. Elle ne dit pas tant l’obligation du pardon que ses conséquences. Elle ne dit pas que l’on doive pardonner, mais que, si nous avons bénéficié du pardon, alors nous devons nous aussi pardonner.
La parabole interdit par son dispositif narratif de faire du commandement du pardon une exigence du bourreau pour sa victime. Telle qu’est racontée l’histoire, ce ne peut être à son bourreau qu’il faudrait (aussi) pardonner. C’est pour n’être pas le bourreau de son frère que nous sommes invités à pardonner. L’homme qui ne pardonne pas, dans la parabole, était victime, lésé par celui dont il va en définitive faire sa victime. Le mal subi ne justifie pas que l’on devienne à son tour bourreau. Voilà l’enseignement de la parabole, dépassement de la loi du talion. Ton frère est en dette à ton égard, ce n’est pas une raison pour que tu le sois aussi, pour que tu deviennes son bourreau.
Dans ces conditions, le pardon n’est pas un en-soi qui s’imposerait toujours. Je ne suis pas certain qu’il y ait sens à pardonner à celui qui a tué votre enfant, au violeur, à celui qui pour vous supprimer socialement vous a calomnié. Le commandement de Jésus au contraire nous sort de la violence, nous interdit de devenir nous-mêmes bourreau sous prétexte que nous avons été victime.
Jésus ne pose pas le pardon comme une valeur absolue, détachée. Il le situe dans une histoire du pardon : celui à qui l’on a pardonné ne peut pas ne pas pardonner. Il le situe comme exigence non de la victime, mais de l’homme qui pourrait devenir le bourreau de son frère s’il ne pardonnait pas.
Cette réflexion de morale aussi réaliste que radicale peut être menée sans la foi. Beaucoup de nos amis non croyants, de membres de nos familles qui ne partagent pas la foi, se plairaient à reconnaître dans cette parabole de Jésus un enseignement qu’ils tâchent de faire leur. Et que l’évangile soit une fois encore du côté de l’humanisation, voilà qui n’a certes rien pour nous étonner mais qui doit être souligné.
Mais Jésus n’a-t-il pas autre chose à dire ? S’il n’a pas de discours propre, pourquoi faudrait-il que nous le proclamions autre qu’un maître de sagesse, que nous le confessions comme le seul par lequel nous puissions vivre, être heureux, c’est-à-dire aussi être sauvés ? Dire quelque chose de plus ne signifie pas forcément dire quelque chose de mieux, au sens où serait de même coup relativisé ce qui deviendrait par comparaison moins bien. Dire quelque chose de plus, ce serait dire quelque chose d’autre.
Le pardon que l’homme lésé par son frère a reçu, est celui d’un maître, le pardon de quelqu’un qui n’est pas son frère. Si Dieu lui-même nous a pardonné, comment pourrions-nous ne pas nous aussi pardonner au frère ?
La parabole ne parle pas tant du pardon entre nous que de la réconciliation opérée par Dieu lui-même qui ouvre un monde nouveau. Si nous sommes réconciliés avec Dieu, si nous prenons acte de ce dont nous avons bénéficié, alors nous sommes engagés non seulement à faire de même, mais plus encore à en témoigner le plus largement. Le pardon reçu fait de nous les témoins d’un monde nouveau.
Je vous l’accorde, cela ne saute pas aux yeux, et c’est bien un des problèmes de l’annonce de l’évangile. Certes, nous arrêtons la violence en refusant de faire de notre bourreau une victime, mais comment révélons-nous un Dieu qui s’est déjà réconcilié l’humanité ? Comment témoignons-nous, plus fort que la douleur, que la vie, malgré les apparences, a déjà triomphé. Comment ouvrons-nous la possibilité d’une annonce de la résurrection ? C’est effectivement autre chose que d’apprendre à ses enfants à pardonner tout en continuant à soutenir de facto une société injuste !
Pour que l’Eglise soit au milieu du monde, celle qui aide les hommes à refuser l’engrenage de la violence et de la vengeance.
Pour le monde traversé par nombre de tensions. Que les nations se préoccupent du sort les unes des autres. Que les inégalités et les injustices soient combattues afin que la haine qu’elles suscitent s’estompe. En ce 11 septembre, nous pensons à tous ceux que l’Occident opulent maintient dans la misère pour s’enrichir toujours davantage.
Pour notre communauté paroissiale. Pour ses activités qui recommencent, catéchèse, groupes de réflexion, préparation des liturgies. Que chacun accueille la responsabilité que lui confère son baptême pour le service de l’évangile.
02/09/2011
La piel que habito, Almodovar
Le dernier film d’Almodovar, La piel que habito, relève de la science fiction. Un jeune homme est séquestré par un médecin qui décide de faire revivre sa femme défunte à travers lui. Les prouesses de techniques médicales déployées font ainsi du jeune homme une jeune femme.
La prise de possession et la transformation de sa créature par ce nouveau Frankenstein est étonnamment froide et technique. Sa description est aseptisée au point de briser l’art narratif d’Almodovar – il faut du temps avant que le récit puisse se mettre en route ‑ ; elle est faite avec autant de rigueur et de minutie que le maniement des éprouvettes ou une greffe de vidage. Elle est d’une extrême violence et rend le film tout entier très violent, alors que les scènes explicitement violentes sont peu nombreuses voire inexistantes ou rendues telles. Il s’agit cependant avec ce film de rien moins que l’autopsie d’un viol, à strictement parler d’un contre-viol, selon la réciprocité implacable de la loi du talion.
La jeune femme parvient à rejoindre les siens. Il lui faut tout raconter pour être reconnue puisque rien d’elle ne rappelle celui qu’elle était, il faudrait dire, ce qu’il était. Ce que nous sommes est grandement identité narrative. Mais il faut aussi nommer, se nommer. Par deux fois, l’on entend, à l’extrême fin, comme clé du film : Soy Vicente. Je suis Vincent.
Qui sommes-nous ? La peau que nous habitons ? Un être déterminé par une sexualité ? Jusqu’où le corps, le sexe en particulier, nous définissent-ils ? Jusqu’où la peau nous dé-finit-elle ? Demeurons-nous par delà les aléas, science-fictionnels ou non, de l’existence ? Déjà Locke s’était servi d’une parabole de ce genre avec son roi auquel on greffait le cerveau d’un savetier. A son réveil, serait-il roi ou savetier ?
C’était la question de la substance qui était posée. Est-elle ce qui définit comme matériellement ou bien faut-il chercher ailleurs, dans une perspective moins matérialiste, moins naturaliste aussi, ce que nous sommes ? Faut-il que ce soit l’âme, qui existerait alors, forme individuante et identifiante, qui nous définisse ? Mais avec Almodovar, ce n’est plus l’âme qui est questionnée, mise en question, mais l’identité sexuelle, dans la mouvance de la théorie du genre. La superficialité de la peau ne peut évidemment pas suffire à me dire et cependant, c’est de sa douceur, de sa finesse que l’on se souvient, que l’on se reconnaît.
Le jugement est suspendu. On voit seulement que Vicente n’a pas choisi ce qu’il est devenu. Que la nature ou les autres, par la science ou la culture, nous modèlent, c’est certain. Mais nous demeurons malgré les transformations même radicales. Tout cela nous tombe dessus, sans que nous n’y puissions-rien. Le seul pas possible, ou plutôt, la seule chose à faire, qui elle-non plus ne semble pas relever du choix, c’est de persister dans ce que le récit dit de nous, dans ce que notre histoire racontée nous donne d’être.
Naturalisme et gendertheory sont renvoyés dos-à-dos comme aussi peu sensés l’un que l’autre. La psychanalyse en tremble dans ses fondements. La sexualité n’est pas le langage du désir, n’est pas ce qui importe, et l’on pourrait d’ailleurs n’aimer que ses propres chimères. Personne ne choisit sa sexualité, même si l’on parvient à en changer.
Avec la question de l’identité se trouve donc posée celle de la capacité d’aimer. Plus que la question de l’identité, c’est celle de l’altérité qui est posée. Qui aime dans ce film ? Cristina seulement peut-être, l’employée qui reçoit la confidence de Vicente et qui pourrait désormais effectivement et dorénavant l’aimer. Cristina est lesbienne, et c’est la seule qui semble instiller un peu d’altérité, non pas la différence avec laquelle je n’ai rien à faire, qui fait que l’on mange l’autre (comme Vincent se goinfre du riz) mais la distance qui ouvre un espace pour la reconnaissance.
L’altérité n’est pas là où on la cherche. Discret éloge de l’homosexualité.