C’est très dangereux de faire sa profession de foi. Regardez
Pierre. A peine a-t-il confessé l’identité de Jésus comme Christ qu’il entend :
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par
les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le
troisième jour, il ressuscite ».
Et comme si cela ne suffisait pas : « Celui qui
veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque
jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais
celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. »
Certains parents m’ont demandé de changer la date de la
profession de foi, tardive. Si on ne les connaissait pas, on pourrait les
soupçonner d’avoir voulu échapper à un évangile si dangereux et pourtant
tellement en situation. Pierre, au nom des Douze, fait profession de foi. Et qu’est-ce
que cela lui rapporte ? Si tu veux gagner ta vie, perds-la !
Cela indique de quoi il en retourne avec une profession de
foi. Reconnaître le Christ a peu de chance d’avoir un rapport avec une affaire
de milieu social ou familial. Professer sa foi n’a rien à voir avec la réussite
en ce monde, les bonnes études, le bon métier. Je ne dis pas cela pour les
jeunes seulement qui font profession de foi, mais pour nous tous.
Professer sa foi c’est se perdre, s’oublier, pour que Jésus,
c’est-à-dire les frères, soient premiers. C’est tellement intempestif que,
depuis qu’être prêtre ou religieux ou religieuse n’est plus une promotion
sociale, plus personne n’accepte d’entrer dans les ordres, plus personne n’encourage
ses enfants à entrer dans les ordres.
Vous faites profession de foi, mes pauvres amis, devant vos
parents et amis, qui semblent ne croire que fort peu à ce qu’ils disent croire.
Je comprends que ce soit compliqué d’être chrétien dans ces conditions. Non
seulement l’évangile, au moins celui de ce jour, n’est guère enthousiasmant,
mais en plus, ceux qui vous le présentent ne le pratiquent que si peu !
Je suis bien embêté de passer ainsi un savon à vos parents
et familles, un jour de fin d’année pastorale, un jour de fête pour vous. Mais qui
vous a déjà dit que « celui qui veut sauver sa vie la perdra ; et
celui qui perdra sa vie à cause de [Jésus] la sauvera » ? Même chez
les catholiques, on ne le dit guère.
J’abuse un peu. Il est probable qu’on vous ait appris à ne
pas toujours penser à vous en premier, qu’on vous ait appris à penser d’abord
aux autres. Et comme nous tous, sans doute, vous avez murmuré, vous résistez.
Personne n’aime s’oublier, s’effacer et laisser l’autre passer devant. J’abuse assurément.
Les parents ne s’effacent-ils pas pour que vous grandissiez, vous soyez aimés,
vous puissiez vous épanouir ? Oui, c’est vrai, vous avez des exemples de
personnes autour de vous qui pratiquent l’évangile. Il y a beaucoup de
personnes, même en ignorant tout de Jésus et de l’évangile, qui suivent Jésus,
s’effacent pour que les frères passent en premier.
Mais reconnaissez que ce n’est pas bien le discours que l’on
vous sert. La réussite de la vie, ce n’est pas un beau métier, un beau salaire,
une belle famille. La réussite de la vie, c’est de la perdre, de ne pas s’occuper
de soi. Et ce qui permet de dire cette énormité, c’est notre profession de foi,
ce qui fait de nous des disciples de Jésus. C’est ce que nous entendons de la
bouche de Jésus lorsque, comme vous aujourd’hui, vous le confessez Christ. Si
nous sommes chrétiens, ce n’est pas pour croire n’importe quoi ‑ miracles,
surnaturels, merveilleux et extraordinaire ‑ c’est pour croire ce à quoi
personne ne croit : seul le service des autres peut contribuer à construire
le monde dont Dieu rêve pour tous les hommes.
Et pourtant, c’est le bon sens. On voit bien que les
rapports de force et de puissance ne sèment que guerres et injustices,
dérèglementation et discrimination, racisme et inégalités. Choisir le Christ c’est
faire le pari, fou, je vous l’accorde, que l’avenir de ce monde est fraternité
et que cela exige que nous nous effacions devant l’autre comme l’on s’efface
devant Jésus. Ce n’est pas « moi d’abord », mais « Jésus – c’est-à-dire
les frères – d’abord ».
Etre disciple de Jésus, si ce n’est pas pour des raisons
sociales ou familiales, des raisons d’identité de clans, fera de vous des
prophètes, ceux dont le monde a besoin pour que la paix et la fraternité ne
soient pas que des illusions déçues ou perdues. Etre disciples de Jésus vous
fera détester par beaucoup, parce que vous ne direz pas ce qu’il faut pour que
les riches et les puissants le soient plus encore. Confesser le Christ, c’est
le suivre sur le chemin des outrages. « Il faut que le Fils de l’homme
souffre beaucoup, qu’il soit rejeté […], qu’il soit tué, et que, le troisième
jour, il ressuscite. » Mais, contrairement à ce que dit le texte, la
résurrection ne vient pas à la fin, en récompense ou happy end, elle est déjà commencée, puisque jour après jour, déjà,
vous vivez avec Jésus.
RépondreSupprimerComme vous vous en doutez, je suppose, je suis assez heurté par cette homélie destinée en plus à des enfants faisant leur profession de foi.Je m'explique;trouvez-vous habile de leur déclarer que plus personne ne veut devenir prêtre depuis que cela n'est plus une promotion sociale Est-ce vraiment à dire à des enfants dont certains peut-être se sentent attirés?
Quelle image positive donnez-vous alors du sacerdoce? et puis des parents non disposés à soutenir leur enfant dans son désir de devenir ^prêtre n'a strictement rien de récent,et j'entends cela depuis mon enfance et j'ai un peu plus de 70 ans aujourd'hui.
Quant à votre conclusion il me semble qu'on est alors autorisé à se demander si vous croyez à la Résurrection du Christ.
Respectueusement
Je ne me doute de rien, d'autant que ne vous connaissant pas, je ne sais pas pourquoi vous seriez heurté.
RépondreSupprimerJe vous remercie d'avoir signé "respectueusement". car après avoir été traité d'hérétique "on est autorisé à se demandé si vous croyez à la Résurrection du Christ", sans cet adverbe, on aurait pu prendre fort mal votre commentaire !
Je me permets de vous recopier un extrait de la Préface numéro 6 pour les dimanches du temps ordinaire. "Dans cette existence de chaque jour que nous recevons de ta grâce, la vie éternelle est déjà commencée." Et j'ai tendance à croire que la vie éternelle et la résurrection, c'est la même chose...
Je me permets de vous renvoyer au portail liturgique de la Conférence des évêques de France où cette préface est citée et commentée dans le même sens : http://www.liturgiecatholique.fr/L-annee-liturgique-un-eclairage.html?artsuite=4
Et si je n'avais pas peur de vous heurter une nouvelle fois, à un autre texte, http://royannais.blogspot.com.es/2014/10/la-vie-eternelle-est-deja-commencee_31.html
Moi aussi, mécréant c'est à dire mal croyant, je suis - Dieu merci - heurté par l'homélie de Patrick de même que je suis heurté quasiment depuis que j'ai l'âge de raison par la radicalité du message évangélique et l'exigence de ce Jésus que j'ai grand peine à suivre. Et pourtant il me tient, me bouscule et m'attire quand bien même j'ai trop souvent envie de l'envoyer balader en lui disant : "Là dessus, je t'écouterai une autre fois !" Toute comparaison mise à part, je cesserais de lire les homélies de Patrick s'il se mettait à sombrer dans le sirop gnangnan d'un petit Jésus bien fade. Les enfants de la profession de foi sont comme moi : sur Jésus et d'autres sujets, ils ont droit à la vérité ! Avec mes remerciements et mon bien cordial respect à "l'hérétique" PR.
RépondreSupprimerJe ne demande absolument pas à P,Royanais de faire des commentaires gnan-gnan, que d'ailleurs je ne lirais pas, mais lorsqu'il me donne l'impression ,fausse je l'espère, de mettre en doute la Résurection du Christ je suis heurté de même que je le suis lorsqu'au temple nos frères protestants lorsqu'ils récitent le Symbole des Apôtres ;
Supprimerau lieu de dire comme nous :"je crois....EN la Vie Eternelle" disent "je crois ...ET la vie éternelle"Pour moi ça n'a pas du tout le même sens et me reviens alors la phrase de Saint Paul"Si nous mettons notre espoir en cette vie seulement nous sommes les plus malheureux des hommes"Alors oui "la vie éternelle est déjà commencée" puisque le Christ est toujours avec nous.Néanmoins la Vie Eternelle à laquelle je m'efforce de croire ne ressemblera en rien à notre vie terrestre.
P.Royannais , pour vous traiter d"hérétique encore faudrait-il que je connaisse réellement le fond de votre pensée or c'est loin d'être le cas.Donc je m'interroge seulement
Je pense que vous avez mal lu. Quelle idée ? Remettre en cause la résurrection du Christ. Du grand n'importe quoi. Je n'avais même pas pu imaginer que c'était la pointe de votre premier post. Faut apprendre à lire ! J'ai juste dit que la résurrection, pour nous, puisque les souffrances du Christ annoncent les nôtres dans mon texte comme dans l'histoire, n'est pas le happy end ou la récompense mais est déjà commencée. Elle est vie avec le Christ. Comment vivrions-nous d'ailleurs avec un mort ?
SupprimerRien que de bien classique comme le dit la 6ème préface que j'ai citée en première réponse.
D'autre part, le symbole dit : "Credo in Spiritum Sanctum ; sanctam Ecclesiam catholicam, Sanctorum communionem ; remissionem peccatorum ; carnis resurrectionem ; vitam aeternam. Amen." Manifestement la préposition est réservée à L'Esprit Saint comme elle l'avait étée au Père et au Fils. Les autres mentions sont des accusatifs dont on peut soutenir qu'ils ne sont pas gouvernés par la préposition. Et de fait, vous ne mettez pas votre confiance dans la résurrection de la chair ou l'Eglise comme en l'Esprit, le Père et le Fils.
Le Cardinal de Lubac, dans son commentaire du symbole dit qu'il ne s'agit pas d'une liste de choses à croire en plus de l'Esprit, mais d'une déclinaison de ce qu'est la foi en l'Esprit. On pourrait d'ailleurs dire sans difficulté que l'Esprit est la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, la vie éternelle, de même qu'il est (ce qui fait vivre) la sainte Eglise catholique.
Faut faire attention à ce qu'on écrit. Votre premier commentaire était injurieux, et le second plus encore. Votre ignorance, manifestement, vous fait dire qu'une phrase que vous ne comprenez pas ou ne voulez pas comprendre, conteste le cœur de la foi, que partant, le texte que vous critiquez conteste le cœur de la foi. Vous êtes qui pour jugez la foi de vos frères ? Vous avez besoin de quelques citations scripturaires, dont vous semblez friand, pour vous remettre en place ?
Pour exprimer ses désaccords ou ses incompréhensions, il y a tout de même des moyens plus fraternels que le bazooka dont vous vous servez.
Bon, P,Royannais puis-qu’apparemment il est quasiment intolérable d'oser faire un commentaire critique de ce que vous exprimez je ne viendrai plus vous perturber par mes remarques tout aussi nulles les unes que les autres.
RépondreSupprimerQue dites-vous ? Vous me traitez d'hérétique et c'est moins qui suis intolérant ? Vous m'insultez et je dois vous remercier, voire vous encourager ?
SupprimerTendre l'autre joue signifie-t-il seulement la fermer ? Ai-je le droit de me défendre de vos attaques, je le redis, graves ?
C'est curieux comme la tolérance est à sens unique et que lorsque vous trouvez du répondant, vous jetez un peu plus de discrédit sur ma personne. Après l'hérésie, l'intolérance.
C'est patent, tout est rassemblé de votre côté pour qu'une discussion soit possible. Que ne l'ai-je pas vu plus tôt ?
Sans doute avez-vous raison de vouloir couper court. Je vous le demanderais volontiers, sans doute pour d'autres raisons que vous : Je redoute votre prochaine accusation. Ces deux là sont assez blessantes pour aujourd'hui.
Par ailleurs, je vous laisse libre de l'opinion que vous portez sur vos propres propos. Je n'ai rien écrit ci-dessus qui corroborerait cette opinion. Voyez-vous, discuter serré n'empêche pas de rester poli et respectueux de son interlocuteur.
Pourquoi donc cette fureur persistante à mon égard?je ne vous ai accusé de rien .J'ai dit seulement sue je pensais avoir le droit de m'interroger ,ce qui n'est pas du tout la même chose et dans mon second message j'ai bien précisé que pour vous accuser d'hérésie encore faudrait-il que je connaisse réellement le fond de votre pensée ,;autrement dit que je vous connaisse réellement ce qui n'est pas le cas bien évidemment
RépondreSupprimerQuant à votre allusion aux propos tenus par le Cardinal de Lubac sur le Symbole des Apôtres pour avoir une opinion encore faudrait-il que je les connaisse réellement ,ce qui n'est pas le cas et tels que vous les rapportez je veux bien reconnaître bien sûr que c'est l'Esprit Saint qui nous pousse à croire "à la sainte eglise catholique (universelle) à la communion des Saints à la rémission des péchés à la résurrection de la chaire et à la vie éternelle" éléments qui ne sont évidemment pas une liste de choses à croire pour être un "bon" Chrétien.
Aussi douteux que cela puisse vous paraitre je n'en suis plus ,et depuis longtemps, au stade de ma Communion Solennelle comme on disait à mon époque.
PS Pour savoir qui je suis et comprendre mieux mon irritation à votre égard il vous suffit de vous reporter à mon adresse mail où mon identité figure en toutes lettres
Désolé, mais je ne crois voir apparaître nulle part votre adresse mail...
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