26/05/2020

Du renoncement. Passer derrière.

Quelques lignes d'une lettre de Dietrich Bonhoeffer.
Il est en prison, depuis quasi un an, en préventive. Il attend que lui soit communiqué par la justice, aux mains des Nazis, ce qu'on lui reproche. On est en mars 1944.



Les désirs auxquels nous nous cramponnons trop nous empêchent facilement d’être ce que nous pouvons et devons être. Les désirs que nous nous efforçons sans cesse de surmonter par égard aux tâches actuelles, nous enrichissent au contraire. Etre exempt de désirs, c’est être pauvre. Dans mon entourage actuel, je ne trouve guère que des hommes qui se cramponnent à leurs désirs et, de cette manière, ne sont rien pour les autres ; ils n’entendent plus et sont incapables d’aimer leur prochain. […]
Il y a des vies accomplies, malgré beaucoup de désirs inexaucés : c’est là ce que je voulais vraiment dire. Pardonne-moi de t’importuner toujours par de telles « considérations », mais ici je vis surtout dans la méditation et tu le comprends bien. […]
Elle fait partie de ces gens qui veulent toujours faire « quelque chose de bien » ; c’est en cela, à mon sens, que réside sa limite […]. Un peu plus d’égoïsme serait plus altruiste !

1 commentaire:

  1. Extraordinaire texte du martyr Bonhoeffer.
    Lu aujourd'hui, dans le contexte de l'après-confinement, il prend du relief...

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