Claude Guéant, ministre de l’intérieur« Le taux de délinquance dans la population étrangère est entre deux et trois fois supérieur à la moyenne »
JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS - La Croix 12 01 2012, p.7D’où vient ce chiffre
Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, qui présentait mardi son bilan en matière de politique migratoire, a affirmé dans un entretien à RMC-BFMTV que la délinquance parmi la population étrangère était « entre deux et trois fois supérieure à la moyenne » . L’homme fort de la Place Beauvau fait référence à un travail encore inachevé de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) portant sur les personnes mises en cause par la police. Cette donnée à l’appui, le ministre de l’intérieur a confirmé qu’il envisageait, avec l’aide de parlementaires, dont le député UMP Éric Ciotti, de faire voter une proposition de loi pour expulser et interdire de territoire les étrangers condamnés s’ils sont présents « depuis peu d’années » en France.
Contacté par La Croix , l’ONDRP a cependant exprimé ses réserves sur cette donnée, précisant que l’étude qu’il prépare ne sera pas prête avant la fin du mois de janvier. Selon lui, les conclusions de l’Observatoire n’exprimeront aucune donnée en termes de « délinquance » , notion juridiquement floue, mais sur la base des atteintes aux biens, des atteintes aux personnes, et des escroqueries.
Ce qui fait débat
« Il faut arrêter avec le chiffre unique, médiatique, où un vol de chewing-gum et un acte de barbarie comptent pour un de la même façon » , regrette Alain Bauer, criminologue et président de l’Observatoire. Ce dernier précise d’ailleurs que« plus le crime est grave, moins les étrangers sont représentés » . Surtout, pour établir une comparaison fiable, il faut selon lui soustraire ce qu’on appelle les « infractions à la police des étrangers » car elles « représentent des dizaines de milliers de faits que les étrangers, par définition, sont quasiment les seuls à commettre ».
Selon le dernier rapport de l’ONDRP, 226 675 étrangers ont été mis en cause en 2010, sur un peu plus d’un million de personnes. Mais 40 % d’entre eux l’ont été pour infraction à la législation sur les étrangers (ILE). Au final, hors ILE et infractions routières, les crimes et délits mettant en cause des personnes n’ayant pas la nationalité française représentent 13 % de l’ensemble, alors qu’ils ne représentent que 6 % de la population.
Par ailleurs, les chiffres montrent que les mises en cause de Français entre 2005 et 2010 ont augmenté plus fortement (+ 8,4 %) que celles des personnes d’une autre nationalité (+ 4,1 %). Et si les atteintes aux biens commises par des étrangers étaient à la hau ss e e nt re 2 0 0 8 e t 2 0 1 0 (+ 32,7 %), les violences aux personnes, elles, ont chuté sur la même période (– 3,7 %). « Il s’agit avant tout de délinquance de survie » , commente Alain Bauer. Autre élément à prendre en compte : les pratiques policières.
« Communiquer comme cela un chiffre global relève de l’escroquerie intellectuelle et de la manipulation politique en période élector a l e » , s’e m p o r t e L a u re n t Mucchielli, sociologue spécialisé en criminologie, qui souligne, entre autres, l’importance des contrôles au faciès. En 2009, une étude du CNRS mettait en lumière que le risque de se faire contrôler augmentait de 3 à 15 % à Paris, du simple fait d’avoir la peau noire ou d’être maghrébin.
Y a-t-il encore un citoyen normalement constitué qui croit ce que dit Claude Guéant ?
RépondreSupprimerJ'avais lu, je ne sais plus où, la looooongue liste de ses contrevérités, ou de ses vérités dissimulées sous des masques de fausseté. Lui, et quelques autres de droite…
Comme me disait un homme politique en aparté : nous ne sommes pas là pour dire des vérités, mais pour dire ce que nous voulons que le peuple électoral retienne dans l'isoloir…
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Pour ce qui est du contrôle au faciès, la pratique existe quasiment depuis toujours… Même pas besoin de donner de quelconques instructions, plus ou moins subliminales, chaque policier sait parfaitement qui il doit contrôler en priorité…
Et comme par hasard, les morts récents dans les commissariats s'appelaient Youssef, Mohamed, et autre Mamadou...
probablement qu'en raison de leur origine ils étaient déjà en très mauvaise santé en arrivant au commissariat.
Je ne vois pas d'autre explication…
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RépondreSupprimerBien à vous