Qu’est-ce que la fin des temps ? L’évangile de ce jour
parle-t-il de demain ou d’aujourd’hui ? A moins qu’il ne s’agisse d’hier,
car il y a belle lurette qu’il ne reste pas pierre sur pierre du temple de
Jérusalem. Les musulmans ont même construit deux mosquées à sa place et ne
subsiste qu’un mur de soutènement.
Si l’on ne sait pas de quoi parle le texte, comment le
comprendrions-nous ? Si la fin des temps, c’est demain, en quoi le texte
est-il utile ? Seuls ceux qui vivront ce moment, à supposer qu’il existe
un jour, seront heureux de trouver un mode d’emploi, un guide pour agir à cette
heure. Mais voilà que depuis la rédaction de l’évangile, des générations de chrétiens
ont lu ces pages sans vivre la fin des temps. Est-ce à dire qu’ils n’avaient
rien à entendre en ces versets ? Vraisemblablement, nous non plus ne
verrons pas la fin du monde. Serait-ce à dire que nous n’avons rien à attendre
de ce texte ? Alors, il faut arrêter ici le commentaire.
Bref, la seule solution pour lire le texte est de décider,
même si c’est surprenant, que la fin des temps, c’est maintenant. C’est parce
que c’est maintenant la fin des temps, que nous pouvons écouter avec profit
cette page d’évangile.
Dire que notre temps est temps de la fin, fin des temps, qu’est-ce
que cela signifie ? La fin des temps n’est manifestement pas un autre
temps, par exemple après la mort, la mort de tous, mais ce temps-ci où la mort
rode et doit être affrontée. N’est-ce pas ce que décrit le texte ?
On se dressera nation
contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de
terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits
terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel. Mais avant tout
cela, on portera la main sur vous et l'on vous persécutera ; on vous livrera
aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des
rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Vous serez livrés même par vos
parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort
certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom.
Comprendre ce que nous vivons comme fin des temps a des
conséquences dont le texte se fait mode d’emploi. Nous ne sommes nullement
abandonnés en ces temps s’ils sont les derniers. Le texte nous dit que faire.
La première chose qui nous est dite c’est de ne pas croire
les charlatans. Prenez garde de ne pas
vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est
moi', ou encore : 'Le moment est tout proche.' Ne marchez pas derrière eux !
Ces charlatans sont peut-être les sectes, et l’on sait les ravages qu’elles
font. Plus les gens sont pauvres et paumés, plus elles en profitent, et les
vedettes internationales qui sont adaptes ne font que faire croire en la
respectabilité de ces officines. Habituées à la une des magazines people, elles
sont la devanture encore, en l’occurrence, celle des sectes.
Mais s’agit-il seulement de nous prémunir contre les sectes ?
Que les évangiles aient pensé à cela est curieux. C’est plutôt une invitation
pour les disciples de Jésus à ne pas se transformer en secte. Cela signifie que
les gens paumés, c’est notre boulot de les accueillir, de les soulager, mais
sans aucune arrière pensée, du genre se les agréger. Nous somme ici encore les
témoins de la gratuité. Nous sommes au service au nom de Jésus, pas pour
agréger à Jésus. Si annonce de Jésus il y a, ce sera de telle sorte que la
gratuité du service n’y soit jamais sacrifiée.
Une autre caractéristique des sectes c’est la prétention à
avoir la solution, les solutions. Nous ne pouvons faire croire que nous avons
les solutions. Quand les gens crèvent, comme Mère Téresa, on leur tient la
main, on ne fait pas croire au miracle. Parmi ceux qui sont venus sous son nom
et qui ont dit, c’est moi, ou le moment est tout proche, qui ont créé des
mouvements ou congrégations, plusieurs ont été convaincus d’infamies. Cela n’est-il
pas curieux ? Certains ont abusé jusqu’à Jean-Paul II.
Notre Eglise n’est peut-être pas en grande forme. C’est
surtout le moment de ne pas croire ceux qui viennent sous le nom de Jésus et de
ne pas suivre ceux qui disent que c’est le moment.
Le mode d’emploi qu’est l’évangile de ce jour invite à
persévérer. Voilà qui n’est pas une valeur , la persévérance, dans un monde de
l’éphémère. Traverser les obstacles, les crises, et même la mort, et se tenir
là où nous avons dit que nous serions, même si c’est la mort qui se présente. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas
à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une
sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni
contradiction. Persévérer dans nos devoirs, dans nos solidarités, dans nos
lieux. Il n’y a semble-t-il pas d’autre choix.
L’herbe est toujours plus verte à côté, tant que l’on n’a pas franchi la barrière. Le changement de pré n’est souvent enthousiasmant qu’un court instant. Ensuite, l’herbe apparaît plus verte dans un autre champ, à côté. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.
L’herbe est toujours plus verte à côté, tant que l’on n’a pas franchi la barrière. Le changement de pré n’est souvent enthousiasmant qu’un court instant. Ensuite, l’herbe apparaît plus verte dans un autre champ, à côté. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.
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