La semaine de prière pour l’unité des chrétiens a lieu comme
chaque année du 18 au 25 janvier. Pour la préparer ou pour y prendre part, on
pourra lire les pages sur les sacrements du dernier livre d’André Birmelé, L’horizon de la grâce, La foi chrétienne, Cerf, Paris 2013.
J’avais acheté le livre du professeur Birmelé, pasteur de l’Eglise
luthérienne, en me réjouissant et de son titre et de ce que j’allais y
découvrir. Dois-je dire que j’ai été déçu ? Oui, si je précise que je ne m'attendais pas du tout à cela.
Il s’agit en fait d’une synthèse pédagogique, présentation
didactique de la foi chrétienne. Je cherchais une recherche plus personnelle,
mais je ne peux reprocher à un auteur de ne pas avoir écrit le livre que j’attendais
de lui ! Nous voilà en présence d'une véritable vulgarisation, de celles qui méritent le détour.
Dans le genre présentation organique de la foi chrétienne,
ce qui fait la richesse principale et originale de ces pages (512 tout de même !),
c’est le souci d’un discours œcuménique. Non pas l’exposition d’un plus petit
commun dénominateur, mais la richesse d’interprétations, souvent légitimes, d’une
même et unique foi. Aussi, le cadre de la semaine de prière pour l’unité des
chrétiens convient particulièrement à une petite recension de l’ouvrage.
Après avoir consenti à lire autre chose que ce que je
cherchais, après avoir apprécié la composition œcuménique de cet exposé
organique de la foi, je demeure un peu déçu tout de même. Mais que ma déception
ne décourage pas les lecteurs. Le propos est très positif (descriptif), trop pour moi. Il expose les choses et ne met pas assez en évidence les questions, les
problèmes, du moins à mon goût. Il suit le plan d’une apologétique finalement
classique où le chapitre sur le Christ n’arrive qu’en cinquième position !
Cela me donne des envies d’écrire à mon tour.
Mais cette déception se retourne en expression d’un
compliment. La synthèse, la présentation de la foi est remarquable. C’est bien
meilleur que le Catéchisme de l’Eglise
Catholique, tout en répondant exactement à son défi : exposer de façon
aussi exhaustive et organique que possible la foi des chrétiens. On refait ses
classes à passer par les grands lieux de la réflexion théologique à travers les
siècles et les confessions.
J’en étais là quand, suite à une rencontre d’aumônerie sur l’œcuménisme,
j’ai sauté quelques pages pour lire sans attendre le chapitre 8 sur les
sacrements, « Le don de la grâce » (pp. 276-330). L’auteur
reconnaît y changer de méthode. Il a plus de mal à faire la description d’un
bouquet plein d’harmonie tant les positions des Eglises sur ce sujet sont encore
source de divisions. Cela le conduit à mieux dire l’enjeu de la question
sacramentaire aujourd’hui, d’expliquer pourquoi se pose telle opinion, à la
différence de telle autre ‑ heureusement c’est de moins en moins contre telle
autre.
Le chapitre traite de ce qu’est un sacrement, puis du
baptême et enfin du repas du Seigneur. Je l’écris parce que vraiment je le
pense, ces pages formidables. Elles ne peuvent prétendre, ce qu’elles ne font
nullement d’ailleurs, à exposer une théologie de l’eucharistie exhaustive. La
perspective œcuménique, à savoir le point sur les controverses ou différences d’approches, commande le contenu, Ces pages ont l’immense avantage ne nous sortir des
oppositions stériles et, textes à l’appui, montrent comment les Eglises ont
dépassé, en leur sein, ou dans le débat entre elles, les prétendues divisions
qui les opposaient (les Protestants ne croient pas en la Présence réelle ;
pour les Catholique, la messe est l’offrande d’un sacrifice, etc.). Ce chapitre
permettra à nombre d’entre nous de mieux comprendre la foi de sa propre
confession et de découvrir, en découvrant, la richesse des autres confessions. Il serait coupable, avec ces quelques pages, de continuer à stigmatiser la position de l'autre, à l'enfermer dans ce que l'autre ne dit pas, alors que la clarté de l'exposition permet à tous un pas de géant sur le chemin de l'unité. Cette dernière en effet commence par la connaissance de sa propre tradition, de la tradition de l'autre et de l'histoire des traditions. Le travail que chacun pourrait faire à réviser ce qu'il pense, ce qu'il confesse avec son Eglise et ce que pensent les autres confessions serait un pas considérable vers l'unité. Qu'attendons-nous ?
Contrairement à ce que dit l’auteur, ces pages présentent
une étonnante convergence des théologies et méritent le détour, et même l’achat
du bouquin entier même si ce n’est pour n’en lire qu’un dixième, ces cinquante
pages. Merci M. Birmelé.
Certainement très intéressant,mais 512 pages est-ce à la portée du commun des mortels que je suis???
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