« Quand
nous allons en Dieu par le chemin de la remontée, nous nions d'abord en lui ce
qui est corporel ; puis même les représentations intellectuelles, ainsi qu'on
en trouve dans la créature, comme la bonté et la sagesse. Ainsi ne reste à
l'esprit que le fait que Dieu existe, et rien de plus. On est alors comme dans
une certaine confusion. Finalement, même ce fait d'exister, ainsi qu'existent
les choses dans la création, nous y renonçons. Du coup, on reste comme
dans les ténèbres de l'ignorance. Cette ignorance, qui convient bien à celui
qui est en chemin, nous unit au mieux à Dieu. C'est elle qui est cette espèce
d'opacité dans laquelle Dieu est dit habiter. »
St Thomas d'Aquin,
Commentaire des Sentences 1a, VIII, 1
(vers 1254-1256).
Si je
paraphrase, il faut dire que Dieu n'existe pas (au sens où nous disons que les
choses et les personnes existent) pour s'approcher, dans une sorte de nuit du
savoir, du lieu que Dieu habite. Il faut même dire que Dieu n'est pas pour
s'approcher de celui qui demeure inconnaissable. C'est ce que dit le croyant.
Il se dépossède de tout ce qu'il sait sur Dieu, purifiant son savoir en en
ôtant toute détermination toujours imaginaire, d'où qu'elles viennent, de notre
connaissance du monde, de l'enseignement des Ecritures ou de l'Eglise. Tout
cela, aussi important que ce soit, finit par faire obstacle sur le chemin vers
Dieu.
Doit-on ajouter que ce que l'on sait de Dieu, de meilleur,
de l'enseignement de l'Eglise, ne fait pas obstacle que pour ceux qui ne sont
pas, ou plus, en route ?
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