Le diocèse de Fréjus Toulon a invité à son université d’été
Mme Maréchal Le Pen. La Conférence des Evêques de France est mise devant le
fait accompli. Un communiqué à l’AFP et une interview du secrétaire général par
La Croix sont une bien faible
réaction. Cela confirme au moins que l’invitation varoise concerne et implique l’Eglise
de France. Comment en irait-il d’ailleurs autrement ?
« La
position de l’Eglise en France sur le Front national n’a pas varié »
affirme le secrétaire général de la CEF. Est-ce si sûr ? La droitisation,
voire la dérive extrémiste de la France, touche aussi les catholiques. Ce n’est
pas un scoop. L’idéologie Action Française n’est pas morte. Le nationalisme
xénophobe, la haine du pluralisme et la non acceptation foncière de la séparation
du religieux et du politique servent de refuge à des catholiques, des jeunes
notamment et des évêques. Très modernes, sans culture historique, ils espèrent
en l’autorité ecclésiale (papolâtrie) ; réduisent l’aventure spirituelle à
la piété (neuvaines, adorations, etc.) ; se démènent (sans le savoir) pour
les anciens Protectorats sous prétexte de défense (évidemment urgente) des
chrétiens d’Orient et donnent libre cours à l’islamophobie ; font de la
famille un étendard contre la parole évangélique elle-même (Lc 8, 19-21).
L’Eglise est pour eux au service d’un projet de société et d’une civilisation.
Elle leur offre une identité dans un monde qui les agresse et qui de fait est
violent. Tout cela fera de l’Eglise une secte.
Le diocèse de Fréjus Toulon fut de ceux qui avaient fait
annuler il y a dix huit mois l’invitation de F. Brugère par un cercle restreint
et averti de responsables ecclésiaux, sous prétexte que ses positions étaient
en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise, ce qui n’est nullement prouvé
mais qui a fonctionné comme un épouvantail. Faudrait-il répondre avec les mêmes
armes déloyales et malhonnêtes ? Sans doute non. Pour l’heure l’Eglise de
France est prise en otage par des extrémistes. On ne peut louer le courage de
ceux qui ont empêché le terroriste du Thalis de tuer et laisser les extrémistes
varois assassiner l’Eglise.
L’archevêque de Fort de France parmi d’autres justifie l’invitation
à l’origine de laquelle il pourrait bien être. « Seule l’Église peut dialoguer avec tous sans perdre son âme ». Sans
doute trop jeune et trop préoccupé par sa carrière, Mgr Macaire n’a pas le
temps de réfléchir. Quelques évêques ont perdu leur âme à dialoguer avec
Vichy ; le magistère romain quant à lui avertissait sévèrement contre le
dialogue avec le communisme.
Il faut bien
discuter avec tout le monde, dira-t-on ; il s’agit du troisième parti de France !
Certes. Mais discuter ne signifie pas donner la parole publiquement à des
personnes qui bafouent l’évangile par une partie de leurs discours et de leur action
politique. La rencontre avec les électeurs du FN, comme toute rencontre, se
fait dans la confiance du dialogue, loin des projecteurs médiatiques. En pleine
préparation du synode sur la famille, se vérifie que l’Eglise est plus
chatouilleuse en matière sexuelle que de justice sociale.
Si le diocèse de Fréjus Toulon était un adepte du débat,
pourquoi a-t-il donc œuvré contre l’invitation de Mme Brugère ? Son
positionnement est partisan. Depuis des années Mgr Rey organise avec d’autre la
droitisation de l’Eglise ; à la différence de la quasi-totalité de ses
confrères, il n’a pas peur d’aller se promener dans nombre de diocèses pour
faire sa propagande, (ce qui était reproché à Mgr Gaillot et avait conduit à
son éviction). Il utilise les moyens les plus sournois pour semer la zizanie
dans l’épiscopat et l’Eglise.
Un évêque est par définition, dans son diocèse et avec les
autres évêques, chargé de la communion. Un évêque qui détruit la communion
est-il encore un évêque ? Dans les faits, non, puisqu’il fait le contraire
de ce que son ministère signifie. Un évêque qui rejette la foi (en l’espèce la
doctrine sociale de l’Eglise) en organisant une tribune pour qui la contredit
est-il encore évêque ? La tradition a toujours répondu par la négative. Qu’on
en tire les conséquences. Qu’au moins Mgr Rey présente ses excuses à l’Eglise
de France, à ses confrères évêques, à ses diocésains.
Le démon s’acharne aujourd’hui encore contre l’Eglise. Il est
toujours plus à craindre quand il est dans la maison que lorsqu’il s’agite
depuis l’extérieur. Mais cela, la xénophobie et la fermeture à l’autre
différent interdisent de l’entendre…
Publié dans la Lettre hebdomadaire de Témoignage Chrétien du 03 09 15
Mea culpa, mea maxima culpa ! Vieux chrétien de gauche, qui en avait assez de ramer et d'être stigmatisé comme destructeur de la France catholique éternelle, fille aînée etc., j'ai déserté depuis l'arrivée de Wojtyla en 1978 et je ne suis pas le seul. Ce mariolâtre, Opus Dei, obsédé du sexe mais suppôt de Maciel - pourtant adulé des foules attendries et des journalistes incultes - a fait sombrer nombre de jeunes dans la piété et la papolâtrie, camouflant le Christ, trop juif et perturbateur. D'où la génération des soi-disant jeunes cathos et leurs évêques intégristes de droite plus que buissonnière, issus de communautés neuves aux pathétiques mamours. Par qui furent-ils nommés ces épiscopes qui de fait détestent tout autant les juifs, les mahométans, les cocos et les homos ? Au risque de radoter, je continue de crier dans le désert ou la banquise : Albert, Homme Juste, chrétien, devenu prêtre, évêque de Dijon, archevêque de Lyon, Primat des Gaules, qui sut avec Lustiger faire comprendre à JP II qu'il y avait des choses qui ne se faisaient pas ... Albert, reviens !
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