07/03/2019

La démission de l'archevêque de Lyon. Cette fois, on y serait...


J’avais dit que je sablerais le champagne. Je n’y ai pas le cœur. C'est plutôt la nausée.
Quel gâchis ! Je l’écrivais dans mon texte de novembre2016. C’est rien de dire que Philippe Barbarin ne l’a toujours pas avalé. Je disais déjà « tout ça pour ça », je déplorais le temps perdu.
Avec le verdict du tribunal de grande instance de Lyon et l’annonce de la démission, (qui n’est pas encore acceptée), je suis plutôt saisi. C’était donc juste ce que nous disions. Nous avions fini par ne plus le croire tant il est impossible de croire contre les autres. Il y aurait donc une justice. Après ces années de mensonges et de trahisons, pas seulement à l’égard de la Parole libérée, mais aussi dans la conduite ordinaire du diocèse, c’est pour moi une sorte de sidération.
Merci à ceux qui ont eu l’audace dans les différentes prises de parole, à ceux qui ont engagé des frais pour réclamer le procès de janvier. Merci à ceux qui depuis des années dénoncent la manière de gouverner quoi qu’il leur en coûte. Merci à ceux qui ont soutenu les uns et les autres.

37 s pour une annonce, sans regarder la caméra, comme s'il P. Barbarin agissait sur ordre, sans conviction aucune, seulement obligé de se rendre à son corps défendant. Aucune émotion, même si le ton est grave, pas un mot pour le diocèse qui souffre aussi depuis trois ans.


L'article 1 du motu proprio "Comme une mère aimante" du 4 juin 2016 assimile aux actes graves qui conduisent à la démission de l'évêque la non dénonciation de crimes. (Ci-dessous les trois premiers alinéas de l'article 1.)
Si la démission de Barbarin n'était pas acceptée, ce motu proprio resterait lettre morte et la loi de l'Eglise ne serait pas appliquée.
Je note qu'à ma connaissance le motu proprio n'est présenté qu'en deux langues (anglais et italien) sur le site du Vatican, et que si un onglet propose le français, il ne s'ouvre que sur une page de titre.

§ 1. L’évêque diocésain ou l’éparque, ou celui qui, à titre temporaire, a la responsabilité d’une Église en particulier, ou d’une autre communauté de fidèles qui lui est assimilée en vertu du canon 368 CIC et du canon 313 CCEO, peut être légitimement démis de ses fonctions, s’il a, par négligence, accompli ou omis des actes qui auraient porté un dommage grave à autrui, qu’il s’agisse de personnes physiques, ou d’une communauté dans son ensemble. Le préjudice peut être physique, moral, spirituel ou patrimonial.
§ 2. L’évêque diocésain ou l’éparque peut être démis de ses fonctions seulement s’il a objectivement manqué, de manière très grave, à la diligence qui lui a été demandée par son bureau pastoral, même sans grave faute morale de sa part.
§ 3. Dans le cas où il s’agit d’abus sur des mineurs ou sur des adultes vulnérables, le manque de diligence peut être considéré comme un motif grave.

Le jugement du procès Barbarin

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