Le 15
octobre se referme le jubilé de Thérèse de Jésus. Au terme de cette année
passée avec elle pour être disciples de Jésus, sa réforme demeure une urgence
pour chacun.
Pour certains
en effet, la foi est un partage de convictions, de valeurs, disons-nous, un
style de vie, une habitude. Elle se repère notamment dans des actes de célébration,
de dévotion, assez convenus, habituels. Etre disciple de Jésus serait se sentir
solidaire d’une culture voire du fondement d’une civilisation. Pour beaucoup,
la conversion est toujours différée. Notre foi est-elle davantage qu’un vernis
religieux sur un mode de vie pas fondamentalement différent de celui de nos
amis non croyants, un reste de superstition ou d’explication du monde : il
faut bien qu’il y ait un Dieu pour avoir créé tout cela ?
Certes c’est
souvent cela que l’on prêche. « Les prédicateurs eux-mêmes arrangent leurs
sermons de manière à ne mécontenter personne. Leur intention est bonne et leurs
actes aussi ; mais enfin, de cette façon peu émondent leur vie. »
Or, avec
Thérèse, la foi est affaire de vie ou de mort ; non une heure par semaine,
une prière le soir, des valeurs à protéger dans un coffre fort. C’est un feu
qui brûle et une eau qui féconde ou entraîne tout dans l’impétuosité d’un
torrent amoureux, une exigence de service à mettre en pratique. Thérèse est
folle amoureuse de Dieu, son époux. Folle : « Soyons tous fous, pour
l’amour de celui qui fut traité [de fou] pour nous ». Amoureuse, épouse :
« Je restais tout embrasée du plus ardent amour de Dieu. […] La douceur
causée par cette indicible douleur était si excessive qu’on n’aurait garde d’en
appeler la fin, et l’âme ne peut se contenter de rien qui soit moins que Dieu
même. Cette souffrance n’est pas corporelle, mais spirituelle ; et
pourtant le corps n’est pas sans y participer un peu, et même beaucoup. »
C’est que la
vie avec Dieu, la vie dans l’Esprit, la vie spirituelle, c’est grandement
charnel, du moins pour les disciples du Dieu fait chair. La foi c’est charnel.
On n’échappe pas aux contingences matérielles – « sachez que le
Seigneur est là au milieu des marmites » ‑ ni au contexte social,
communautaire et politique. L’amour est force de transformation du monde comme
de l’Eglise. Certes nous n’avons pas tous la même sensibilité, voire
sensiblerie, que Thérèse, mais si nous sommes dévorés par le feu de l’amour,
celui de la transfiguration, alors tous les arrangements de notre conscience
avec le religieux, toutes les coutumes et traditions de la foi, toutes les
dévotions et même tous les dogmes ou justifications de la foi ne sont rien. Solo Dios basta. Il n’y a que Dieu qui
importe, c’est-à-dire aussi les frères : « Bon moyen pour avoir Dieu,
s’entretenir avec ses amis. Il en sort toujours un grand profit. Je le sais par
expérience. »
Retrouver une soixantaine de citations thérésiennes qui ont accompagné, semaine après semaine, le jubilé.
Retrouver une soixantaine de citations thérésiennes qui ont accompagné, semaine après semaine, le jubilé.
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