La trêve du carême n'aura pas duré longtemps. Après la manif de dimanche dernier, le débat sur le mariage pour tous se relance. Les mêmes arguties sont reprises en boucle.
Encore un article qui me semble un chef d'oeuvre de sophisme. J'ai répondu un peu longuement à certains de ceux qui l'avaient relayé sur FB.
Je recopie ici mon texte.
Encore un article qui me semble un chef d'oeuvre de sophisme. J'ai répondu un peu longuement à certains de ceux qui l'avaient relayé sur FB.
Je recopie ici mon texte.
Je voudrais bien savoir quelles lunettes porte Patrick Jarreau, et vous aussi par la même occasion.
Je ne conteste nullement que l'on puisse être légitimement
opposé au mariage pour tous. Je veux le redire dès l’abord. Je suis étonné de
ce que les arguments avancés, pour l’heure ne me semblent pas tenir. Mais sans
doute ai-je mal écouté. Sans doute, dois-je encore faire effort pour comprendre.
L'analyse à laquelle vous renvoyez paraît cependant une fois encore biaisée.
On peut relativiser l'influence de la droite partisane et de
l'UMP dans la manifestation contre ce mariage. Je voudrais juste que l'on me
dise combien de gens de droite, en proportion, sont contre ce mariage, quel
pourcentage des manifestants ils représentaient dimanche dernier. Oui, il y a
des gens de gauche parmi ceux qui manifestaient, mais n'est-ce pas eux qui ne
sont pas significatifs, et non la tentative de récupération par l'UMP ? On
pourra dire qu’il y avait des PD qui défilaient dimanche, je ne parle pas de
ceux qui mènent honorable vie de famille mais mentent sans cesse comme le narre
Alexis ou le vain combat. Non ! certains,
ouvertement homos, défilaient. Est-ce suffisant pour affirmer combien cette
manifestation était composée de personnes variées ? Pensez-vous vraiment
que les quelques uns de ce type aient une réelle signification quant à l’identité
de la grande majorité des manifestants ?
Contrairement à ce que laisse entendre l’article, il n’est
pas inopportun et encore moins malhonnête de s’interroger sur la quasi coïncidence
entre ces manifestants et l’électorat d’une droite décomplexée et identitaire.
Autre point de vue. Travaillant en milieu catho, rares sont
ceux que j'y rencontre qui ne sont pas vent debout contre ce mariage. Cela ne
veut pas dire que le grand Rabbin de France ne soit pas également contre. Mais
il est difficile de dire que ce ne sont pas des cathos qui majoritairement
manifestaient dimanche.
Contrairement à ce que laisse entendre l’article, il n’est
pas inopportun et encore moins malhonnête de s’interroger sur la quasi coïncidence
entre ces manifestants et le milieu catholique lecteur de Famille chrétienne (c’est un marqueur comme un autre) ou proche de
l’Emmanuel ou du quarteron d’évêques (Avignon, Bayonne, Toulon, et Vannes) qui
justement s’exprimait en exclusivité dans… Famille
chrétienne.
Voilà me semble-t-il deux contre vérités dénoncées dans ce
qu'écrit M. Jarreau et que vous relayez. Cela ne fait pas des arguments, pour
ou contre ce mariage, mais interroge. Pourquoi une telle sophistication de
l’argumentation quand et si l'on a de véritables arguments à avancer ?
Même s'il y avait 1,4 millions de personnes dimanche (ce qui
n'est pas encore établi), peut-on dresser une espèce de portrait robot du
manifestant de dimanche ? Ces 1,4 millions sont-ils, même compte-tenu de ce
chiffre, représentatifs de la population française ? Je les vois plutôt dans un
sociogramme très réduit, étroit, avec quelques individus qui confirment la
règle comme les exceptions. Ce sociogramme n'est-il pas principalement
constitué par la droite catholique, assez intransigeante, assez à l'aise
financièrement. Vous avez-vu beaucoup de RMIstes dimanche ?
J'en ai des témoignages fréquents par exemple par les mails
reçus qui invitaient à manifester, par des conversations entre paroissiens, y
compris ceux qui disent que l'intransigeance de la manifestation du 13 janvier les
a fait changer d'avis, n'étant plus aussi convaincus, à l'arrivée, du bien
fondé de l'opposition à cette loi.
Ces 1,4 millions sont sans doute davantage représentatifs
des catholiques pratiquants. Mais alors qu’ils vitupèrent contre ce
gouvernement qui ne les écouterait pas (pour les écouter il faudrait se ranger
à leur avis !) ils laissent peu, à l’intérieur des églises qu’ils
fréquentent, la possibilité d’exister à d’autres discours que le leur. J’imagine
que vous avez entendu vous aussi les PU partisanes (comme si c’était le lieu), que vous avez été témoins de l'organisation paroissiale de bus pour aller manifester. J’ai la semaine
dernière été pris à partie parce que rien n’avait été dit durant la messe à propos
de cette manifestation, comme si c’était un devoir pour un bon catholique que d’appeler
à manifester ! De surcroît le gouvernement ne prend pas la population
française par surprise. Il avait annoncé dans son programme ce projet de loi,
lequel a été adopté par la représentation nationale, elle aussi, élue il y a
peu. Il serait plutôt contraire à la démocratie de lâcher un tel processus démocratique
à cause du lobbying de 1,4 millions de personnes (si ce chiffre est exact)
chiffre non négligeable certes, mais ne représentant au mieux que 2,15 % de la population
française !
Je ne nie pas le poids que les médias font peser sur le
débat ou l'absence de débat. Ce n'est pas une raison pour ne pas reconnaître
qui sont, dans l'immense majorité, les manifestants ni ce qu’ils représentent
effectivement. Je ne nie pas, et même affirme, que la PMA avec tiers pose un
vrai problème. Pourquoi donc tous ces manifestants n'étaient-ils pas dans les
rues lorsqu'elle a été autorisée en France ? Pourquoi en font-ils
aujourd'hui un cheval de bataille ? Cette PMA avec tiers devient-elle moralement
gravissime quand il s’agit de couples homos alors qu’elle n’est d’aucune incidence
ou de moindre incidence le reste du temps ?
La question du mariage pour tous se pose dès lors que
l'homosexualité a été dépénalisée et a cessé d'être considérée comme une
maladie. Quel est donc le problème de l'homosexualité dans ces conditions ?
N'apparaît-elle pas comme un mode d'expression de la sexualité humaine qui
touche entre 4 et 10% de la population ? Si elle n'est ni criminelle, ni
pathologique (et du coup non contagieuse !), au nom de quoi exiger qu'elle
soit abstinente ? Le célibat consacré est une histoire de choix. Personne n'a à
ma connaissance choisi d'être homo. Quand on dit l'avoir choisi, on dit en fait
l'avoir assumé, l'avoir accepté, comme un truc qui vous tombe dessus, et dont
vous finissez par penser qu'il peut aussi avoir du sens, vous permettre de vivre bien, avec et pour les autres, dans
des institutions justes.
J'ai déjà écrit que beaucoup se pensent non homophobes et en
avancent l'indice dans le fait qu'ils connaissent et apprécient des homos. Mais
il ne faut pas que cette homosexualité soit publique. Quels mouvements d'Eglise
accepteraient que certains de ses responsables disent leur homosexualité ?
Ils ne sont pas nombreux, et la prise de position de l'archevêque de Vienne en
faveur d'un responsable laïc homo montre comment nos communautés résistent. On
n'est pas homophobe, signifie donc on accepte et on aime telle ou telle
personne homo, à condition bien sûr que cette identité sexuelle reste de
l'ordre de l'intime, notamment que nos enfants ne soient pas au courant, que
nos enfants ne voient pas deux hommes ou deux femmes s’embrasser entre eux, comme le font tous les autres. Les
homos ont le droit d'exister à condition que leur homosexualité ne se sache
pas.
Faudra-t-il alors contester le mariage au nom de la
stérilité biologique de l'union de deux personnes du même sexe ? Cette position
qui fait reposer tout entier le mariage sur la filiation ne me semble même pas
pouvoir être la position la plus orthodoxe de l'Eglise. On a toujours accepté
de marier des personnes dont on savait que leur union serait stérile
biologiquement. Ainsi, selon l'âge des fiancés, le ministre peut ne pas poser
la question : « Etes-vous prêts à accueillir les enfants que Dieu
vous donne et à les éduquer selon l’Evangile du Christ et dans la foi de
l’Eglise ? »
La paternité biologique n’est pas une condition du mariage,
y compris catholique. Quant à la définition de la paternité, depuis au moins
les lois en vigueur sur l’adoption, elle n’est plus exhaustivement exprimée par
la filiation génétique.
La question qui se pose donc, est celle, pour les personnes
à qui échoit d’être homosexuelles, de savoir oui ou non si elles peuvent contracter
mariage au même titre que les autres personnes. C’est aussi celle de
savoir si elles sont à même d’élever des enfants. Jusque là, quels arguments
permettent de répondre négativement ?
J’accorde, une nouvelle fois, que la question de la PMA avec
tiers me paraît beaucoup moins évidente, mais ce n’est pas la question du mariage pour
tous. C’est une question qui vise tous les couples touchés par une stérilité
biologique. C’est une question de bio-éthique et non d’éthique sociale ou
familiale.
Merci pour cet article qui remet de nombreuses choses au clair. J'avais hélas l'impression d'être le seul choqué par les tracts pro-manif qui fleurissent dans mon église...
RépondreSupprimerSinon pour la "GPA avec tiers", je crois bien qu'elle n'est pas autorisée en France, au contraire de la PMA. Je crois donc à l'erreur de sigle !
Merci Nathanaël, c'est corrigé.
SupprimerJe partage totalement vos arguments. Si, au départ, je n'étais pas une partisane farouche du mariage pour homosexuel, la lecture de nombreux blogs catholiques et de commentaires intransigeants sur les réseaux sociaux m'a amenée à revoir ma position...
RépondreSupprimerNotre prêtre ( africain) n' a pas relayé la demande de prière du 15 août et n'évoque ni dans ses homélies, ni à travers quelque prière que ce soit la question du "mariage pour tous" .
Je suis,bien entendu, complêtement en désaccord avec cet article qui repose essentiellement sur le fait qu'il y avait, sans doute ,(pouah quelle horreur!) beaucoup de gens plutôt de droite à cette manifestation. Je vous signale tout de même que sur le podium il y avait un élu radical de gauche des Antilles et même un trotzkyste en grand danger d'exclusion de son parti,bien sûr.
RépondreSupprimerQuant à la PMA,si je ne me trompe le projet de loi prévoit l'extension à tous les couples les droits existant à l'heure actuelle au profit des couples hétéros.Dès lors je ne vois pas comment on pourrait exclure de la PMA les couples homosexuels
Merci cher Monsieur de cette belle illustration d'une lecture qui n'en n'est pas une. Vous me reprochez de dire exactement le contraire de ce que j'ai dit. Je devrais garder votre message comme exemple du genre..
SupprimerMon texte se garde de se positionner littéralement à propos du mariage pour tous. Il dit seulement que pour l'heure, les arguments avancés contre, notamment dans l'article auquel je réagis, me semble pas tenir. Mais je peux bien comprendre que vous ne partagiez pas cet avis, je peux comprendre que vous soyez "complètement en désaccord", "bien entendu".
Ainsi donc, parce que vous êtes en désaccord, vous voilà à me faire dire le contraire de ce que j'ai dit. Quel bel exemple de lecture attentive et bienveillante vous nous donnez là.
1. Il n'y a pas de mon côté le moindre problème à être de droite, ni chrétien de droite. Non, il n'y a pas sans mon texte, quoi que ce soit qui puisse être retranscrit pas votre "pouah quelle horreur". J'interroge : cette foule était-elle dehors parce que de droite ou parce que contre le mariage pour tous ? L'article conteste que cette manifestation ait été une opposition au gouvernement. Je pense que ce n'est au contraire pas contestable et je le dis. Je suis confirmé dans cet avis par un échange de mails à propos de mon texte. On n'y dit qu'une chose : l'aveuglement du gouvernement. Mais s'il s'agit de ce mariage, quel rapport ?
2. Vous me parler de deux personnes de gauche à la tribune. Ai-je dit qu'il n'y avait personne de gauche dans cette manifestation ? Non précisément. J'ai juste dit que l'on ne pouvait arguer de ces exceptions pour dire que cette manifestation était politiquement plurielle. Oui, il y avait des gens de gauche. Maintenant, il ne devait pas représenter plus de 10% (et je suis large !). Quand 90% des gens sont d'un bord, on désigne le tout d'après ces 90%. L'article le conteste et je conteste l'article.
3. Enfin quant à la PMA, pour l'heure le projet de loi ne prévoit pas son extension. Cela a été repoussé à une loi générale sur la famille. (Si vous avez manifesté dimanche, sur ce point, vous avez manifesté contre quelque chose qui n'est pas à l'ordre du jour !) De plus, je ne réclame pas cette extension, je demande pourquoi la PMA avec tiers est possible pour qui que ce soit, pourquoi, les cathos notamment, ne sont pas descendus aussi nombreux dans les rues, lorsque le don de gamètes a été rendu possible. Le magistère catholique auquel vous souhaitez tant correspondre aurait dû pourtant vous rendre attentif à la gravité morale de la PMA. Allez relire donum vitae et Evangelium vitae. (Je vous accorde que les PMA à l'intérieur du couple est aussi interdite, mais pour ne pas envenimer le débat, pour faire vite aussi, je m'abstiens de commenter ce point.) Si donc la PMA est condamnée, elle l'est pour tous, homos, célibataires, ou couples mixtes. Ce n'est pas son 'extension qu'il faut refuser, mais la PMA avec tiers.
Dominique, le fait que les organisateurs aient choisi d'exhiber quelques personnes de gauche ou issues de l'immigration, ne signifie en rien qu'elles soient représentatives des gens présents ! Certains des organisateurs reconnaissent d'ailleurs que 99 % des gens présents étaient de droite ET catholiques... s'indignant en conséquence qu'un discours catholique (entendre homophobe comme le souhaite le magistère) n'ait pas pu s'exprimer franchement.
SupprimerPour la PMA, la loi sur le mariage pour tous n'en parle pas. Pour l'heure elle reste régit par l'article L2141-2 du code de la santé publique qui dispose que "L'homme et la femme formant le couple doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans et consentant préalablement au transfert des embryons ou à l'insémination".
Il est donc bien exigé qu'il y ait un homme ET une femme mariés.
Arrêtez donc de tout mélanger pour faire peur aux gens : ces sujets ne sont pas liés.
Ce qui est demandé à travers le mariage civil, c'est d'abord une reconnaissance symbolique des homosexuels par l'institution du mariage (avec tout le socle de valeurs positives qu'il suggère pour certains). La question de la filiation est incidente, puisque pour rappel, ne peuvent être adoptés que les orphelins ou les enfants ayant perdu un parent du fait de l'abandon ou déchéance d'un parent.
Ce faisant, les enfants élevés par des homosexuels ne pourraient être adoptés que si un lien de filiation fait défaut ; ce qui n'est le cas que de manière exceptionnelle.
Dès lors, hors cas de PMA/GPA, les enfants concernés par le mariage pour tous se comptent, je pense, dans l'ordre de la centaine ; et encore !
Je recopie ici (en deux post) un échange via messages FB avec DF. DF n'est pas un imbécile. Je le connais personnellement depuis plus de dix ans. J'avoue que la rhétorique déployée me fait tomber des nues. Je cite cet échange comme exemple assez typique du déplacement de la question mariage pour tous sur un terrain non plus de société mais de politique politicienne, comme on dit. Tout y est: la contestation des sondages, le complot qui vise à saper les bases de la société et qu'il faut bien sûr mettre à jour, la manipulation, l'instrumentalisation de ce projet de loi, etc. Je trouve tout cela affligeant.
RépondreSupprimerPR
Pourquoi relayes-tu un article aussi mauvais ? Par masochisme ? Pour me donner l'occasion d'écrire un papier ? Si c'est le cas, c'est réussi !
DF
Pourquoi es-tu si sévère à l'encontre de cet article ? Au delà du débat sur la loi, c'est surtout le mépris vis-à-vis des manifestants qui me révolte. Il y a une véritable idéologisation du gouvernement qui a comme fondement le gender, voilà pour moi le vrai problème
PR
J'ai écrit deux pages et demi pour justifier mon avis sur ce papier, ça ne suffit pas ? Il est tout simplement malhonnête de dire que cette manif est représentative de la société française et que le gouvernement refuse d'écouter une écrasante majorité de français. Les manifestants ne sont pas méprisés. Ils sont remis face à ce qu'ils sont, une petite minorité agissante et intransigeante.
DF
Le gouvernement n'a que faire du mariage mais ils habillent leur idéologie d'un faux souci d'égalité et de justice
PR
Je ne sais pas ce qui te permet de dire cela. C'était dans le programme. Et de toute façon, la question est infiniment plus sérieuse qu'une question politicienne. Pour ou contre ce mariage, ce n’est à un niveau politicien qu'il faut mener l'argumentation.
DF
Voilà pourquoi je critique sévèrement le gouvernement car il ne veut pas de ce débat.
Le gouvernement a déjà remis en cause certaines promesses donc l'argument qui dit que c'était dans le programme ne tient pas.
PR
Ah bon ? Et pourquoi donc ? C'est plutôt sur les autres questions qu'il faudrait interroger le gouvernement. Pourquoi ne pas tenir ses engagements ? C'est le monde à l'envers. On reproche aux gens de faire ce qu'ils avaient dit qu'ils feraient et non de ne pas le faire ? On dirait du Copé dans le texte. Ce n'est pas sérieux !
DF
Y avait-il urgence à faire passer cette loi en force ?
PR
La faire passer en force ? Où as-tu vu cela ? La faire passer contre l'avis obstiné, et légitime, d'un pourcentage fort bruyant, mais somme toute fort réduit le de la population. On estime à plus de 66% le nombre de français d'accord avec ce texte de loi.
DF
RépondreSupprimerLes sondages sont très flous à ce sujet. Ils disent tout et son contraire.
PR
Attends, faut pas déconner. Quand on est à plus de 66%, flou ou pas, c'est une majorité qualifiée.
DF
Tu sais bien que selon la question posée par le sondeur, on obtient des résultats différents.
Et tu auras remarqué que le débat ne porte pas sur la nécessaire mise à niveau des droits des couples homosexuels mais sur l'institution du mariage et l'encadrement de la filiation.
PR
Arrête. Je veux bien tout ce que tu veux sur les sondages. Mais quand on est à cette hauteur de chiffre, corroborée par ce que l'on entend dans l'opinion, on ne peut pas raisonnablement remettre en cause la réalité. Une majorité de français est pour ce mariage. Peut-être, ont-ils tord, mais les faits sont là. J'accorde qu'ils sont plus réservés sur l'adoption et la PMA. Cela m'arrange d'ailleurs.
DF
Le problème est vicieux car le gouvernement avance masqué et je maintiens qu'il n'a que faire du mariage (combien sont mariés? Combien croient à l'engagement du mariage?) mais il utilise un souci de justice pour transformer radicalement le socle de la société humaine.
PR
Non, c'est un procès d'intention que tu fais là. La question de la visibilité des homos n'est pas qu'une question de stratégie gouvernementale. Sinon, pourquoi se poserait-elle dans tant de pays à peu près en même temps ? Cette rhétorique de la droite, cette rhétorique politicienne ne tient pas. Si tu es contre ce mariage, (et je ne crois avoir écrit nulle part que j'étais pour), avance de vrais arguments. Ne rentre pas toi aussi dans la politique au plus mauvais sens du terme, d'autant que c'est ce que tu reproches aux autres.
DF
Je suis contre l'intention du gouvernement de laisser penser que la loi puisse combler une impossibilité naturelle. Il y une ressource législative autre pour permette aux couples homo de régler les questions légitimes des droits des conjoints
Mais le législateur veut une réforme des notions en pensant que cela changera le donné naturel, on est dans un débat nature/culture
PR
Très bien et c'est respectable. Mais pourquoi relayer l'article qui est bêtement politicien ? Mais pourquoi soupçonner le législateur. Il ne veut rien changer, si ce n'est suivre une évolution sociale.
C'est toi qui poses le débat nature/culture. Tu peux voir dans mon argumentation que l'on peut avancer des arguments sans aborder cette question.
DF
L'article soulève la question de l'aveuglement idéologique du gouvernement et c'est en cela que je partage les arguments. Je sais très bien ce que valent les cathos bien pensant mais dans ce mouvement il n'y a pas qu'eux et c'est tomber dans les mêmes travers que le gouvernement que de réduire le mouvement aux catho bien pensant afin de discréditer le véritable discours porté par les opposants
PR
Je ne comprends pas. Tu n'as qu'un mot la plume, aveuglement idéologique du gouvernement. Madame Taubira t'a donc paru, dans la discussion parlementaire, aveugle ? Ce sont des mots qui ne signifient rien.
Patrick Royannais,si comme vous le dîtes peu vous importe que les manifestants soient majoritairement de droite j'aimerais alors savoir pourquoi vous en parlez.
RépondreSupprimerQuant à la PMA,outre le fait qu'à titre personnel je suis contre à partir du moment où il y a un donneur hors du couple,je continue de penser que si l'on retire de l'article légiférant cette PMA l'allusion au couple formé par un homme et une femme (mariès ou non) je ne vois pas comment on pourrait légitimement interdire aux couples homosexuels d'en bénéficier. Par aillerurs je pense que les nombreux juristes qui se sont élevés contre ce projet de loi savent eux aussi lire les textes
Faites un effort, Dominique Bargiarelli. Vous allez y arriver. Relisez mon texte, vous y trouverez les réponses aux questions que vous posez.
SupprimerMerci PR pour l'échange par messages Fb. Les arguments donnés par votre interlocuteur sont ceux de la plupart des manifestants. Même un journal comme La Croix en reprend certains.
RépondreSupprimerBonne veillée pascale!
Que des homosexuels soient éventuellement capables d'élever convenablement un enfant la réponse à mes yeux ne saurait être négative.Mais pour moi la question n'est pas là, mais celle qui se pose est est-il préférable qu'un enfant qui a donc déjà été abandonné ,qui se souvient donc souvent de ses ou de son parent,soit élevé par un couple formé d'un homme et d'une femme pour moi la réponse est évidemment positive.
RépondreSupprimerOr si ce projet de loi passe ,de nombreux pays étant opposés à l'adoption par des couples du même sexe si nous ne sommes plus en état de dire que les enfants adoptables seront adoptés par des couples "normaux" beaucoup de ces pays refuseront l'adoption.
A titre accessoire ,je précise que personnellement je regrette beaucoup que des célibataires puissent légalement adoptés des enfants.
Enfin, Patrick Royannais,vous dîtes que vous ne vous positionnez pas vraiment sur ce problème.Fort bien, mais est-ce vous faire injure de considérer que vous fournissez tous les arguments pour déconsidérer ceux qui sont hostiles à ce projet que vous ne critiquez en aucune façon.
Quant à la PMA j'ai beau regarder vos messages ,je ne vois toujours aucune réponse à la question d'ordre juridique que je pose.
Mon texte, certes public puisque publié sur mon blog, a été repris sur un autre blog. Cela lui donne une publicité un peu plus large, que je n’avais pas forcément souhaitée. C’est la loi du genre, je ne reproche rien à personne, si ce n’est ma propre naïveté.
RépondreSupprimerJe suis plus que surpris par les commentaires. Me voilà partisan du mariage pour tous. Je ne me suis, je crois, jamais exprimé en ce sens. J’ai toujours démonté les arguments qui s’y opposaient. Car tant qu’à dénoncer quelque chose, mieux vaut le faire avec des arguments solides.
On me reproche des choses littéralement contraires à ce que pourtant j’écris, par exemple sur la PMA. Je constate que les lecteurs ne lisent pas. Avec un sujet aussi épidermiquement polémique pour certains, si l’on ne dit pas exactement ce qu’ils disent, on dit forcément ce qu’ils combattent. Pensée binaire bien peu subtile. Certains continuent à affirmer ce qui n’est pas comme prémisses. Comment prétendent-ils chercher ou même défendre la vérité ? Si Socrate venait à s’exprimer sur certains commentaires, la ciguë lui serait de nouveau tendue ! L’irrationnel est au pouvoir.
Mon texte visait à dénoncer les paralogismes d’un article. Sous prétexte que quelques personnes de gauche et quelques homos étaient présents à la manif du 24 mars, sous prétexte qu’il n’y a pas que des cathos à s’opposer au mariage pour tous, l’auteur affirmait la représentativité populaire de la manifestation, affirmait qu’il était malhonnête de réduire le sociogramme des manifestants à une frange très étroite de la population française, une droite catho et intransigeante. C’est cela que j’ai dénoncé et rien de plus.
Je comprends bien que cela ne soit pas acceptable puisque mon propos conteste la représentativité des manifestants. Mais s’il faut aller à l’encontre des faits pour asseoir son propos, c’est un chemin que je me refuse à suivre, c’est un chemin qui déshonore la vérité et le logos, c’est un chemin qu’il faut dénoncer comme une impasse.
Si l’on en croit le site de l’agence Fides, peu susceptible d’aller contre les intérêts de l’Eglise, le Cardinal Dolan, qui n’est pourtant pas un tendre vendu à la modernité (que l’on pense à son discours apocalyptique lors du dernier synode des évêques) « a réaffirmé que l’Eglise était résolument contraire au mariage entre personnes de même sexe. Cependant, elle doit éviter que sa défense du mariage ne se réduise à une attaque contre les homosexuels. Or a-t-il admis nous n’avons pas été bons pour cela ; nous devrions être davantage à l’écoute, et ne pas oublier que l’Eglise ne peut être « contre » personne. Dieu aime les homosexuels a ajouté le cardinal Dolan mais nous savons aussi que Dieu nous a dit que le chemin vers le bonheur, et spécialement quand il s'agit d'amour sexuel, passe par le mariage entre un homme et une femme, où les enfants peuvent arriver naturellement. »