A mes risques et périls, un rien alerté par une erreur de com de la conférence épiscopale italienne.
La non élection du Cardinal Scola pourrait expliquer a
posteriori la renonciation de Benoît XVI. On apprend que la conférence
épiscopale italienne était si certaine de l’élection de l’archevêque de Milan,
qu’elle a annoncé son élection lors de la fumée blanche.
Plusieurs Cardinaux, dont le Cardinal Scola, avaient demandé
à Benoît XVI la démission de son secrétaire d’Etat, lequel avait déjà dépassé
la limite d’âge. Cela valait au Cardinal Scola une solide inimitié chez ses
compatriotes curiaux.
Or Benoît XVI m’apparaît comme un homme fidèle en amitié. Il
n’est pas de ceux qui se servent de leurs adjoints comme de kleenex : on
les jette sans états d’âme, et aussi vite que possible. Si le Cardinal Bertone
ne peut être viré, et puisque manifestement tout est bloqué, la seule solution est
de se démettre soi-même. Là-dessus l’âge, la perspective d’un déplacement fatigant
au Brésil, etc. etc., car il n’y a sans doute pas une cause, car il serait trop
facile de faire de la curie le grand méchant loup, le bouc émissaire tout
désigné. Mais le déclic est là : Benoît XVI ne me semble pas capable de
faire de son bras droit un fusible, alors c’est lui qui saute.
Je ne pense pas que l’ampleur de la tâche, l’irréformabilité
de la curie, les scandales ou menaces de révélations de scandales soient les premiers en jeu,
mais la situation de blocage. S’il y a dans ces lignes un peu de vraisemblance,
on peut penser que les Cardinaux non curiaux qui avaient vu un Pape, leur Pape,
victime de sa curie, ne pouvaient que résolument aller chercher ailleurs.
Ce n’est pas tant un désir de réforme de la part des
Cardinaux qu’une exaspération devant un système trop ostensiblement
anti-évangélique. Il aura fallu tomber bien bas pour ouvrir une porte. Cette
exaspération suffira-t-elle ? Il semble que les Cardinaux découvrent celui
qu’ils ont élu, surpris eux-mêmes par le nom du Pape, par ses gestes, comme si tout cela n'était pas prévu, comme si ce qu'ils avaient choisi, c'était de sortir d'Italie, et non le Pape François.
C’est peut-être ainsi qu’il faut comprendre l’affirmation
selon laquelle le Pape a été choisi par Dieu, comme disent les Cardinaux. Le
Patriarche Maronite rappelait que l’un d’entre eux avait dit : Dieu a déjà
choisi le Pape, maintenant, il faut le trouver. Evidemment, ce sont les eux qui
ont voté. Evidemment, si Dieu laisse mourir les enfants, il ne va pas perdre son
temps à élire un Pape ! Pour les Cardinaux, il s’agissait de trouver une
solution pour répondre à ce qui a mené à ce que l’on pourrait appeler la destitution
du Pape par la curie. L’inattendu laisse toute possibilité de voir l’Esprit
saint à l’œuvre, c’est-à-dire prendre un malin plaisir à déjouer les
pronostics, des journalistes, certes, mais peut-être aussi des cardinaux eux-mêmes, en attendant, de la conférence épiscopale italienne, qui compte pas mal de Cardinaux !
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