03/04/2023

In persona Christi (Lundi saint)

source : Centre Catholique Universitaire de Yaoundé

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » (Jn 12, 1-11)

Est-ce à dire que lorsque Jésus est avec nous, ce n’est pas le moment de s’occuper des pauvres ? Depuis le vendredi de la colline du Crâne, il n’est plus là. Depuis ce soir funeste, le lieu de sa présence, ce sont ceux qui vivent dans le dénuement, pécuniaire ou autre dépendance, celle de la maladie, du handicap ou de l’âge, celle de la privation d’éducation et de culture, celle de la prison, etc.

Sans doute tous ont, un jour ou l’autre, mis au centre un pauvre, un petit. Qu’il s’agisse de l’enfant que l’on regarde faire le spectacle qu’il a préparé, du malade pour lequel on s’est décarcassé afin de lui rendre accessible tel ou tel projet, du mendiant avec qui l’on s’est attardé et on a fraternisé, etc. Toutes les fois, c’est surcroît, souvent inattendu, de vie, de joie, d’exister. Nous croyons que cela, c’est l’indice ou la parabole de la présence de celui qui nous manque. Il est vie, donne vie, partage et multiplie la vie.

Ce n’est pas que les « pauvres » soient meilleurs que nous que nous devions aller apprendre à leurs côtés. Mais depuis que Jésus est mort, ils sont ceux qui le remplacent, bons ou mauvais. Jésus n’a pas choisi pour le re-présenter des saints ou des clercs, mais les pauvres. Il leur cède sa place, parce qu’il avait pris place parmi eux. Ils sont littéralement in persona Christi.

 

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