Partir en voyage de noces. Se trouver, se retrouver dans l’intimité
après les festivités du mariage, après avoir été heureux de tant de gens,
amis, familles, venus se réjouir autour des nouveaux époux.
Partir en voyage de noces. Parfois, l’un des deux a tout
préparé et l’autre ne connaît pas la destination. Il a juste dit qu’il n’y
avait rien à emmener, ni bâton, ni
besace, ni pain, ni argent ; que l’on n’ait pas non plus chacun deux tuniques.
Partir en voyage les mains vides, sans ordinateur, téléphone
et autres jeux ou moyens de communication, sans livre, rien.
Mais où partons-nous ?
Je vais la séduire, je
la conduirai au désert et je parlerai à son cœur.
Qui parle ainsi ?
La parole du Seigneur
me fut adressée en ces termes : Va crier ceci aux oreilles de Jérusalem.
Ainsi parle le Seigneur, je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de
tes fiançailles, alors que tu marchais derrière moi au désert, dans une terre
qui n'est pas ensemencée.
Après des années de mariage, le Seigneur nous invite à
un nouveau voyage de noces, comme aux jours des fiançailles. Il se rappelle l’affection
de notre jeunesse, quand nous allions, pleins de confiance, à sa suite, partout
où il allait. Il fallait traverser un désert ? Peu importait, nous étions
sans crainte puisqu’il était là et indiquait le chemin.
Nous partons en voyage de noces. Nous partons en solitaires
avec le Seigneur. Nous ne serons pas seuls, car tous les chrétiens, plusieurs
milliards, entrent aujourd’hui en carême. Mais nous partons au désert, sans
rien. Il n’y aura que le tête-à-tête. Certains jours, il n’y aura peut-être pas
grand-chose à manger, ni à boire, nous jeûnerons.
Mais chaque dimanche, nous ferons halte, nous ferons fête, nous
nous retrouverons tous ensemble. Allez, mangez des
viandes grasses, buvez des boissons douces et faites porter sa part à qui n'a
rien de prêt. Car ce jour est saint pour notre Seigneur ! Ne vous affligez
point : la joie du Seigneur est votre forteresse !
Le reste du temps, le cœur à cœur avec le Seigneur, s’occuper de lui comme
de celui que l’on aime. Nous ne pourrons pas mettre les petits plats dans les
grands, en plein désert, sans bagage. Mais prendre soin de celui qui s’occupe
de tout, c’est en premier lieu, le service des frères. Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir,
assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir,
malade ou prisonnier et de venir te voir ? En vérité je vous le dis, dans
la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à
moi que vous l'avez fait.
Compte-tenu de la crise, et de tous ceux qui nous entourent, jour après jour,
c’est sûr que nous ne manquerons pas d’occasions pour prendre soin du Seigneur.
Nous partons comme en voyage de noces avec le Seigneur. Un voyage qui va
durer quarante jours, sans compter, bien sûr, les dimanches, puisque le
dimanche, ce seront les retrouvailles communautaires.
Partir comme pour un voyage de noces, c’est-à-dire, pleins de joie et d’attentes. Non pas un temps de pénitence, au sens où nous allons en
chier, si vous voulez bien me passer l’expression. Non pas un temps de
mortifications. Nous n’allons tout de même pas penser que passer quarante jours
avec le Seigneur serait une mortification.
La joie, l’excitation de partir en
voyage de noces. Notre époux est notre
créateur. C’est une nouvelle naissance que nous préparons, une recréation
que nous célébrerons dans la nuit de la Pâque. Ton créateur est ton époux, Le Seigneur tout puisant est son nom, le
Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle le Dieu de toute la terre. Oui,
comme une femme délaissée et accablée, le Seigneur t'a appelée, comme la femme
de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu. Un court instant je
t'avais délaissée, ému d'une immense pitié, je vais t'unir à moi.
S’unir à son Dieu, se tenir devant lui dans le silence
pour jouir de sa présence malgré la douleur de son absence, malgré la solitude
où nous laisse la prière.
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