04/06/2023

L.-M. Chauvet, La messe autrement dit, Retour aux fondamentaux

 

Rien de neuf dans le dernier petit livre de Louis-Marie Chauvet (Salvator, Paris 2023) !

Peut-être trouverez-vous la formule peu flatteuse. Détrompez-vous. Quand il s’agit de dire la tradition, même s’il faut innover, c’est pour ne rien dire de nouveau ! En 130 petites pages, l’auteur dit, de façon aussi simple qu’informée, le sens de la célébration de la messe. Il ne dit pas tout et propose seulement (!) un « retour aux fondamentaux », selon le sous-titre.

Ceux qui auraient envie ou besoin de se redire ce que fait l’Eglise qui célèbre l’eucharistie, quoi qu’on entende dire ou prêcher, quoi que l’on voie pratiquer ici ou là, peuvent être assurés de bases solides, d’informations hiérarchisées, des sources les plus autorisées.

J’admets que sur tel ou tel point, je ne formulerais pas les choses toujours ainsi. Cela relève du détail sans importance, sauf sur un point, je pense. Il y a un conflit des interprétations : parler de l’eucharistie comme d’un sacrifice, cela relève-t-il d’un sens premier, ou d’un sens dit allégorique ou spirituel. Est-ce opportun ou à éviter ? Je regrette la question ne soit pas, en une page ou deux, frontalement envisagée, avec la même pédagogie et précision que les autres sujets. Non que l’auteur hésiterait à choisir son camp, mais il semble impossible de poser cette question, pourtant fondamentale, sans froisser voire blesser telle ou telle sensibilité.

Laus Dei ipse cantator, écrit saint Augustin. C’est ta vie de « chanteur » de Dieu qui constitue la louange que tu lui adresses. On reconnaît Paul (Rm 12, 1) : Je vous exhorte, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre personne entière en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu ; c’est là pour vous l’exacte manière de lui rendre un culte. S'il y a un sacrifice eucharistique, c’est une manière de vivre, celle de Jésus.

2 commentaires:

  1. L''Epitre aux Hébreux au regard des Evangiles de Martin Pauchon Un livre majeur qui peut nous aider aujourd'hui à mieux comprendre l'offrande que fait le Christ de sa vie à l'humanité corrigeant ainsi la problématique de l'Epitre aux Hébreux qui rattache l'offrande du Christ davantage à la fête du Kippour qu'au repas de la Cène et à la fête de Pâques.

    Ces quelques lignes de Martin Pauchon lui même : "Lors de la fête du Grand Pardon, le peuple, par la médiation des prêtres, offrait des holocaustes, des repas d'hommage à la divinité, des sacrifices pour le péché, des sacrifices de purification afin que la divinité renoue la relation avec son peuple et daigne s'approcher de lui. La symbolique est très différente. L'auteur de la Lettre a choisi de faire des rites du Yom Kippour une allégorie de la mort du Christ. Le Christ s'offrait ainsi en sacrifice à Dieu pour la purification des péchés. Jésus, lui, a choisi la Pâque, il a choisi d'être l'agneau que le Père donne à manger à son peuple pour qu'il ait la force de traverser sa mer Rouge, et de vivre la mort comme une Pâque, un passage en Dieu. Le sens est donc très différent. Vous voyez là encore que l'histoire a inversé la symbolique de l'agneau, car il est celui que Dieu nous donne et non celui que nous lui offrons." Il ne faut pas s'étonner que nombre de préfaces, d'oraisons, de prières reprises par le Nouveau Missel ne nous aident pas vivre la réforme liturgique démarrée par le concile Vatican II qui nous a "laissé au milieu du gué" Martin Pauchon a donné une conference au centre ignatien de Lyon il y a quelques mois et ça peut être une bonne entrée dans la lecture de son livre https://www.espace-saint-ignace.fr/?page_id=1242 La mort du Christ est elle un sacrifice si oui, dans quel sens ?

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  2. Ce que j'ai compris du livre de M. Pochon est assurément une lecture non sacrificielle de la vie du Christ. Mais je ne partage pas sa lecture des Hébreux qui sont, je le pense, un évanglile de la fin des sacrifices. Les Hébreux disent encore plus carrément que les évangiles la fin des sacrifices.

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