Les Missions étrangères de Paris sont dans la tourmente. Même si leur ancien supérieur général est l'objet de nombreuses rumeurs depuis longtemps, à caractère sexuel ou non et qu'ainsi, l'on n'est guère étonné de ce qui sort dans la presse, ce serait mesquin de jouer les vierges effarouchées. On est tout de même abasourdi par ce qui semble une ambiance délétère voire lubrique.
Ce que je comprends pour l'heure de cette affaire, c'est l'importance de l'homosexualité dans le clergé. Les thèses de Martel et surtout Tricou le disent, mais certains continuent à nier (on se demande même "à qui le tour ?" tant les prétendants sont nombreux). Et quoi de mieux pour faire croire, ou croire faire croire, qu'on n'est pas homo que d'être homophobe, viril, etc. Plus vous avez accompagné de paroissiens à la Manif pour tous, plus vous avez de chance statistiquement d'être homo, mais homo tordu, menteur, dissimulateur, dissimulé, dangereux. Cela n'empêche d'ailleurs pas de s'envoyer en l'air !
Que la majorité du clergé soit homo, on s'en fout. Ce n'est pas le problème. Le problème est le mensonge, le déni, les postures qui croient dissimuler, la misogynie, etc. Si nombre de prêtres ne veulent pas de filles servants d'autel, c'est qu'ils sont ravis d'être entourés de garçons et marris quand s'introduisent dans ce cadre qu'ils vénèrent, des effrontées pour les déloger de leur ronronnement.
Qu'une grande partie du clergé se moque du célibat, quoi qu'ils affirment, est pareillement, une manière dissimulée, tordue, menteuse, de dénoncer cette loi qui n'a pas lieu d'être. Là non plus, pas de vierges effarouchée ; le non respect du célibat est une façon de le contester dans les faits, comme beaucoup pensent qu'il faut le faire. Le problème n'est pas là, mais le jeu-double et le mensonge.
Aucun diocèse n'a de quoi faire la leçon à un autre. Je le redis, que les prêtres soient nombreux à être pd, on s'en fout. Qu'ils soient nombreux à ne pas respecter le célibat, pareillement. Cela ne les empêche pas, souvent, de bien faire le job. Mais seulement, de grâce, que l'on arrête de mentir.
Le problème est celui des prêcheurs de soi-disant morale chrétienne qu'ils disent d'ailleurs seulement naturelle, qu'ils ne respectent pas. Les donneurs de leçons menteurs ne sont plus supportables.
- PS la décision de ne pas ordonner les homos n'est pas la bonne, n'est-ce pas, car le pb n'est pas l'homosexualité mais son déni et le mensonge afférant. Les prêtres qui assument n'ont pas ce genre de problèmes. Ok, ils ne font pas carrière, mais comme ils ne sont pas dans l'Eglise pour cela, ça tombe bien.
- PS L'ostracisation vécue par des hétéros dans le clergé, dont fait déjà état D. Cozzens, Le nouveau visage des prêtres, n'est pas la question non plus. Ce que je dénonce ici, c'est le mensonge. Les homos assumés n'ont pas besoin de détester les hétéros ! A ce propos, le mensonge sur les religieuses violées par des clercs montre bien que le problème n'est pas l'homosexualité mais le mensonge du clergé, sur le genre et sur le célibat, deux chevaux de bataille, pas seulement des plus intransigeants en matière de discours.
- PS L'agression sexuelle est grave, c'est un délit voire un crime. La couverture d'une agression sexuelle de la part de l'Eglise est, je continue à le penser, pire que le délit ou crime précédent. S'il se confirme que des personnes se sont tues alors qu'elles savaient, non par des rumeurs, mais par des plaintes reçues, elles sont encore plus coupables, double piétinement des victimes. Ces personnes doivent se retirer au plus vite de toute responsabilité ecclésiale, voire demander leur reconduction à l'état laïc. Qu'est-ce qui prouve que ce n'est pas pour se taire qu'elles ont par exemple été ordonnés évêque ? (Tout cela sous le mandat du nonce condamné pour agression sexuelle, et que se moquait comme de son premier col romain des dénonciations informées qu'on lui remontait, surtout en matière de mœurs.)
- PS quelques lignes de Véronique Margron : "Tout cela est lourd, décourageant et plonge dans des sentiments mêlés de colère et de tristesse infinie." "Et nous en sommes encore là. Encore. Nos intelligences sont-elles si bornées ? Nos cœurs si lents à entendre et croire enfin la parole de qui vient se confier souvent en tremblant. Notre courage si défaillant ? Je ne sais."
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